Le secrétaire d’État au Logement Benoist Apparu dit avoir trouvé un remède radical contre les loyers abusifs : les taxer. Prétendre faire baisser les prix par la fiscalité peut paraître étrange. Mais Benoist Apparu avance que cela dissuadera les propriétaires gourmands de louer trop cher.
Il est vrai que la situation du logement, notamment des chambres de bonne et studettes dans les grandes villes, est préoccupante. La pénurie (demande excédant largement l’offre) fait exploser les loyers, au point que de plus en plus de ménages ont du mal à se loger, même lorsque les deux conjoints ont un salaire. À Paris, le coût du mètre carré dans les « micrologements » atteint en moyenne 40 euros, seuil à partir duquel Benoist Apparu veut faire porter sa taxe. Certaines chambres de bonne situées au centre de Paris peuvent même trouver preneur à 900 euros pour 10 mètres carrés, soit 90 euros le mètre carré ! Il n’est donc pas infondé de parler d’abus.
Pour autant, la solution réside-t-elle dans une nouvelle taxe, de la part d’un ministre de ce président qui-n’a-pas-été-élu-pour-augmenter-les-impôts ? On peut en douter. Cette taxe conduira les propriétaires à augmenter leurs loyers en conséquence, ou à ne pas louer leurs appartements, diminuant ainsi l’offre de logements, ce qui ne pourra… que faire augmenter les loyers.
Ce qu’il faudrait, c’est que davantage d’appartements soient disponibles, et on n’y arrivera qu’en libérant la construction en ville, pas en créant une nouvelle taxe. Mais cela impliquerait de revenir sur plusieurs décennies de « politique du logement ».
Roman Bernard
Articles similaires :