Le Président de la République et le gouvernement avaient fait de la fusion anpe-assedic une réforme emblématique du quinquennat. Deux ans après la création de Pôle emploi, force est de constater que cet organisme ne répond pas correctement aux attentes légitimes des demandeurs d’emploi. Les mesures annoncées de suppressions d’effectifs en 2011 et 2012 sont inacceptables et conduisent à une catastrophe sociale. Elles signifient une dégradation supplémentaire du service public aux demandeurs d’emploi et un accroissement intolérable de la charge de travail des agents de Pôle emploi.
Les annonces récentes du Président de la République ne font que cacher l’impuissance du gouvernement face au développement du chômage. La convocation massive des chômeurs de longue durée ne peut avoir comme effet que produire une vague de radiations pour dégonfler artificiellement les chiffres du chômage. Un plan drastique de diminution du nombre d’agences Pôle emploi sur le territoire national est déjà programmé depuis plusieurs mois. Il provoquera une pression supplémentaire sur les chômeurs (temps et cout de trajet, accessibilité aux services publics, mauvaise condition d’accueil et les agents de Pôle emploi (dégradation des conditions de travail)
Dans une société de salariat ou la protection sociale passe par les cotisations sociales et le statut de salariés, le Service Public de l’Emploi doit rester un instrument de justice sociale permettant notamment de répondre aux articles 5[1], 11[2] du préambule de la Constitution de 1946. Il doit être et rester, conformément à la loi[3] un instrument de lutte contre les discriminations à l’embauche et les inégalités professionnelle. Il doit, conformément à la demande de l’OIT, appuyer la création d’emplois de qualité, seuls capables de permettre une sortie de la crise[4].
Le service public est là avant tout pour manifester la solidarité que la collectivité doit aux personnes privées d’emploi, s’employer à verser à tous et à toutes au plus vite et sans rupture les indemnités chômage qui leur sont dues, et les aider, notamment par l’orientation, le conseil et la formation, dans leur démarche de recherche d’un emploi librement choisi.
De plus alors que le chômage augmente, que la précarité explose, que se multiplient les temps partiels contraints et les CDD, les femmes, les jeunes et les seniors sont les premières victimes de la situation, une aide de qualité leurs ai due.
Obnubilés par l’affichage des chiffres du chômage, le gouvernement et la Direction de Pôle Emploi développent une politique purement gestionnaire et comptable, fondée de surcroît sur certains indicateurs statistiques dépourvus de toute signification. Il en résulte une déshumanisation complète des rapports entre Pôle emploi et ses usagers, une exaspération légitime des demandeurs d’emploi et une perte de sens du travail des conseillers. Bien plus, le gouvernement confirme son intention de dévoyer les missions de Pôle emploi en orientant ses fonctions vers le contrôle et la police des chômeurs. Quand le demandeur d’emploi est considéré comme responsable de sa situation, voire présumé coupable de fraude, un abîme risque de se creuser entre salariés et usagers de Pôle emploi.
Les associations de chômeurs MNCP, AC !, APEIS et CGT-chômeurs, ainsi que les organisations syndicales de Pôle emploi : la CGT, le SNU et SUD affirment au contraire la convergence nécessaire entre les revendications des chômeurs et celles des salariés de Pôle emploi.
[1] Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi. Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances. [2] Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. [3] Article L5312-1 du code du travail. [4] http://www.ilo.org/global/about-the-ilo/press-and- media-centre/press-releases/WCMS_150041/lang—fr/index.htm
Ensemble, défendons nos droits !.