Quand technostructure et parti communiste rompent leur alliance éternelle

Publié le 14 mars 2011 par Copeau @Contrepoints

 Cette réflexion m’a été inspirée par une étude faite par mon associé chez Gavekal Research, Francois Xavier Chauchat.

Comme chacun le sait, ou devrait le savoir, la France depuis 1945  (Conseil National de la Résistance) est dirigée par un curieux attelage composé d’un coté de hauts fonctionnaires quelque peu « moines soldats » et souvent gaullistes, censés représenter les intérêts de la France éternelle (avec un grand F) et de l’autre des permanents de syndicats communistes (qui eux représenteraient le Peuple des travailleurs, tout aussi éternel ) et a qui on a laissé à la Libération le contrôle de secteurs stratégiques, du style EDF, SNCF, éducation, cet arrangement garantissant à chacun de deux groupes la pérennité de leur pouvoir indépendamment des vicissitudes de la politique politicienne.

L’idée que cet arrangement avait disparu avec la fin du parti communiste est bien entendu une idée complètement farfelue, tant les « forces vives » de notre cher et vieux pays ont vu leur rôle s’accroitre avec la hausse du secteur communiste dans l’économie depuis 1981 (Voir L’État est mort, vive l’État, Francois Bourin éditeur). L’embêtant, c’est que pour les premiers (nos moines soldats) le but essentiel de leur politique, tant ils ont été marqués au fer rouge par la déroute de 1940, a toujours été que la France ne « décroche pas » par rapport a l’Allemagne. Or depuis la réunification outre-Rhin, l’économie française  s’était endormie dans une douce quiétude devant les difficultés que l’Allemagne connaissait depuis 1989. Pourquoi se donner du mal si l’Allemagne avait des problèmes ?

Après tout, les problèmes en Allemagne nous garantissaient des taux d’intérêt bas qui permettaient de s’endetter à bon compte… Le choix pour messieurs Mitterrand et Chirac, bien connus pour leur zèle réformateur était «  je réforme, et je me mets mal avec tout le monde », ou « j’emprunte, et tout le monde m’aime ».  Cornélien, non ?

Et que croyez vous qu’ils firent ?

Aujourd’hui l’Allemagne qui s’est reformée dans l’ombre depuis plus de 10 ans (reformes Schröder) émerge à nouveau, sûre d’elle-même et dominatrice comme l’aurait dit de Gaulle en parlant d’un autre (petit) pays… Panique générale chez nos moines soldats devant le marché « clés en mains » que propose Madame Merkel  lors de la crise de l’euro au printemps dernier : ou bien la France se reforme, ou bien l’Allemagne cesse de soutenir l’euro. Ce qui veut dire en termes clairs : ou bien vous cassez cette alliance contre nature entre les technocrates et les communistes (le secteur à reformer EST par essence le secteur communiste) ou bien l’Allemagne reprend sa liberté et le DM renaît de ses cendres, assurant ipso facto la domination sans partage de l’Allemagne sur l’Europe, cauchemar ultime des brillants esprits qui nous ont créé l’euro pour mieux  enchaîner le Gulliver allemand. Raté… Bref, le choix pour nos dirigeants est de choisir entre leur vieille alliance avec ce que j’ai appelé le secteur communiste  et le rêve européen de nos moines soldats.

Et le choix a été fait…

Le secteur communiste va être reformé, qu’il le veuille ou non et le vieux pacte liant le les communistes et notre technocratie et qui datait de 1945 est caduc. Vingt ans après la chute du mur de Berlin, on peut donc espérer que le mur de Berlin mental que nous avons soigneusement conservé en état de marche en France va enfin tomber, sous la pression, ironie suprême, d’une ex Allemande de l’Est, la chancelière allemande, Madame Merkel.

Choisir entre le passé communiste ou le futur européen, tel est le choix qui nous à été présenté et nos élites semblent avoir choisi le futur, contre les forces obscures du passé.Et cela me rend très optimiste sur la France

Comme je ne cesse de l’écrire dans mes livres, la France à tous les atouts pour réussir dans le monde de la connaissance qui se profile et la seule chose qui la bride aujourd’hui dans son envol est ce monstrueux secteur communiste, héritier dramatique d’une idéologie surannée. Mais les églises survivent souvent à la mort des dieux et notre église communiste continue à sévir alors même que plus personne ne croit à l’idéologie marxiste.C’est donc dire que la bataille d’attrition qui se profile va être longue et difficile.La bête blessée a mort à encore des forces. Mais l’issue le la lutte est certaine. Les Allemands ont fait tomber leur mur de Berlin. Ils vont nous forcer à faire tomber le notre.

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