Les lundis sont des horreurs.
On y plante toujours une réunion moche qu'on prend une éternité à démarrer parce qu'on se raconte le week-end passé. La semaine vous êtes tout juste capable de vous sentir et d'endurer ce mariage de force entre collègues dépareillés mais dès que vous vous quitter deux jours il faut tout se raconter comme si notre semaine en dépendait. Du coup nos réunions commencent tard. Aussi parce qu'il y a toujours un ou deux collègues qui ont eu le réflexe de faire "snooze" sur le cadran, afin de retarder le début du supplice au plus tard possible, d'arriver juste à temps pour entrer dans un traffic qu'ils ne connaissaient pas réèllement; d'être nez à nez avec un tas d'autres twits qui ne veulent pas vraiment que la semaine débute eux non plus et qui arrivent donc sur le tard. Pas grave c'est lundi pensent-ils.
Ouais pendant ce temps vous avez tous épuisé la récapitualtion de vos week-end respectifs, vous avez tous pensé silencieusement que Yves avait une sale vie plate et les mâles hétéros on tous souhaité secrètement faire partie de l'entourage de Melissa qui est une vraie gourde la semaine dans l'entreprise mais avec laquelle vous feriez bien des rodéos les week-end. La réunion commence toujours une heure et demie trop tard, s'étire sur des sujets franchement pas aussi cool que le dernier épisode de 24 ou une discussion sur le dernier couple éliminé à The Amazing Race et vers 11h30 vous réalisez qu'on a ecnore rien foutu de l'avant-midi sinon de pelleter du vent sur des sujets dont vous n'avez aucune emprise réèlle.
Ah oui, vous avez aussi pris beaucoup de retard sur le day-to-day job.
Personne n'a fait une Brenda Ann Spencer de lui-même, mais ça pourrait venir.
Mardi est une torture.
Vous tentez de rattraper le temps perdu dans les réunions inutiles de la veille, vous constatez que le cauchemar de la veille, celui où vous étiez à la solde d'une grosse compagnie qui vous soumettait à une productivité malsaine, se continuait. Vous réalisez aussi qu'il reste QUATRE grosses journées de travail encore à écouler. Que vous êtes toujours coincé dans un boulot étouffant, que vous êtes esclaves de votre salaire, que vous brillez dans la roue en tant que hamster d'une entreprise qui ne vous donne même pas de la moulée qui a de l'allure. Fille, vous réalisez que ce garçon avec lequel vous avez passé le week-end ne vous aimais que jusqu'à aujourd'hui. Garçon, vous réalisez que vous ne faites plus l'amour aussi souvent qu'avant. Encore moins les mardis. Vous rentrez trop tard le soir pour avoir envie d'aller profiter des mardis/rabais cinéma. Vous pensez déjà au mercredi des cendres de tout façon.
Parce que mercredi c'est la mort. Tu es né cendres, tu finira cendres.
Vous prenez conscience vers midi que vous êtes au coeur du volcan. Vous réalisez que ce troisième jour de la semaine c'est l'équivalent du verre à moitié plein. Vous êtes ambivalent à le voir à moitié vide. Vous vous sentez comme la troisième case d'une bande dessinée de journal. Vous vous rappellez que cette 3ème case est toujours la case de suspension avant la chute comique. Des fois c'est drôle, des fois c'est pas drôle du tout. La première case c'est l'installation, la seconde c'est la phrase ou l'action qui donnera l'élan à l'ensemble, la dernière case c'est le punch. La troisième c'est le moment de suspension. Vous êtes en plein moment de suspension et c'est là que vous faites la face de circonstance. Un visage entre l'agonie, la stupeur et la chute vers le rire ou la mort. C'est toujours là que vous attendez avec vigueur qu'un monde parrallèle vous absorbe.
On vous prend pour un demeuré et vous êtes convaincu que vous le devenez. On vous arrête juste au moment où vous escaladiez la fenêtre pour la traverser et atterir dix étages plus bas. Le cinéma du mercredi soir? c'est moins cher? Comment auriez vous pu le savoir vous tombez de fatigue en soirée, légèrement déprimé(e).
JEUDI!!
Le plus gros de la semaine est fait! Vous voyez la lueur au bout du tunnel. Il n'est pas trop tôt pour commencer à parler week-end. Vous avez les journaux culturels qui sortent et vous donnent envie du week-end. Vous sortez les vidanges et le recyclage, la maison sera nette, c'est le début de quelque chose, comme une nouvelle coupe de cheveux dont vous êtes satisfait(e), le début de quelque chose de beau: la fin de la semaine. Cette journée est un tel tonique que vous ne la voyez pas passer. Vous travailler même jusqu'à plus tard que d'habitude et vous ne réclamerez jamais ses heures de temps supplémentaire parce que vous les avez faites dans le plaisir (et parce que vous savez que vous tricher ailleurs la semaine).
Euphorique contrôlé, vous avez même prévu sortir dans un 5 à 7 car ceux du vendredi sont trop surpeuplés de célibataires désespérés et ceux du samedi trop empreint d'alcoolisme. Vous avez plus de tenue que ça, vous allez sortir mais pas trop, jeudi pas vendredi, et comme vous vous attendiez à peu, que c'était en quelque sorte une soirée préambule au week-end, une soirée vis-à-vis duquelle vous n'aviez pas énormément d'attentes, vous êtes donc pratiquement toujours agréablement surpris(e). Votre paie est entrée en banque, vous vous sentez donc riche. Vous n'avez pas croisé Mélissa au 5 à 7 mais vous y avez rêver en en regardant une autre. Les jeudis basculent légèrement vers le week-end et vous n'êtes pas pour vous en plaindre en terminant la soirée sur un bon film pour dégriser peinard après une baise ou non.
Friday I'm in love.
You wish. Mais la baise de la veille n'était qu'une occasion de répondre à l'appel de la testostérone/phéromone phénoménale de part et d'autre. Vous le trouver moins beau le matin et elle moins belle à la lumière. Vous entrez au bureau en vous disant "thank god it's friday!". Ceci vous donne le (faux)sentiment que ce sera une journée plus relax que les autres. Comme un match des étoiles de la Ligue Nationale de Hockey. Une journée où tout le monde fait semblant mais ne travaille pas vraiment. L'effet de porter de jeans au bureau vous donne le faux feeling que c'est un jour de week-end. Vous avez besoin de relaxer car vous vous remettez du bonheur de la veille. En conséquence tout semble plus difficile à réaliser le vendredi. Même répliquer avec esprit aux ommentaires superficiels de Mélissa.
Vers midi, vous êtes tellement dans le jus par rapport au non-travail qu'il faille maintenant tout rattrapper car vous ne voulez pas fnir passer 16 heures. Naivement vous croyez que vous pourrez vous en sortir vers 16h00. Votre patron vous a toujours collé une réunion vers 15h00 car pour lui c'est ça ne pas travailler au bureau et LUI finira sa semaine en beauté et vous évaluant secrètement sous de faux prétexte de conversation maquillée en réunion.
Vous rêvez de la semaine de 4 jours.
Puis de celle des 4 jeudis.
Déjà à quatre jeudis, ça renverserait le ratio 3-4 qui est présentement en faveur de la torture.
Bon courage camarades.