Le Portugal est présenté aujourd'hui comme l'un des pays le plus fragile de la zone euro, après la Grèce et l'Irlande. Pourtant si on regarde l'état des finances publiques, elles sont dans la moyenne de la zone euro. Qu'est-ce qui inquiète les marchés financiers ?
Thibault Mercier : C'est vrai que le Portugal n'a pas les finances publiques comparables à celles de la Grèce, et contrairement à l'Irlande, le pays n'a pas connu de bulle immobilière. Donc ce qui inquiète véritablement les marchés c'est cette combinaison d'une faible croissance potentielle et d'un niveau élevé de dettes privées. Puisque dans ce contexte, la mise en place de mesures de consolidation crédible est rendue plus difficile. Le climat politique est également tendu, le gouvernement de Mr Socrates est de plus en plus critiqué.
Sibylle Dehesdin
Peut-on craindre une crise politique en plus d'une crise économique ?
Peut-on craindre une crise politique en plus d'une crise économique ?
Thibault Mercier : Le gouvernement n'a pas de majorité au Parlement, ce qui peut conduire à un blocage politique. De plus les rumeurs d'une requête à une assistance financière internationale nuit à la crédibilité du gouvernement. Néanmoins, et c'est le plus important, l'opposition et le principal parti, le PSD, ne remet pas en cause le principe de discipline budgétaire mais simplement les moyens d'y arriver.
Sibylle Dehesdin
La contestation sociale s'accentue également. Est-ce que ça pourrait mettre en danger la réussite de la consolidation budgétaire ?
La contestation sociale s'accentue également. Est-ce que ça pourrait mettre en danger la réussite de la consolidation budgétaire ?
Thibault Mercier : Oui, le Portugal fait déjà partie des pays les plus pauvres de la zone euro et les mesures d'austérité seront difficiles à supporter par les ménages à faibles revenus. Donc le principal challenge du gouvernement sera de faire accepter socialement son budget, ce qui est loin d'être une tâche facile.
Sibylle Dehesdin
Le Portugal devra-t-il faire appel à une aide financière extérieure en 2011 comme l'ont fait l'an dernier la Grèce et l'Irlande ?
Le Portugal devra-t-il faire appel à une aide financière extérieure en 2011 comme l'ont fait l'an dernier la Grèce et l'Irlande ?
Thibault Mercier : Au taux actuel et avec un si faible potentiel de croissance, il semble que c'est une issue probable. Néanmoins si l'activité se révèle meilleure que prévue ou si certains investisseurs acceptent de financer la dette portugaise à un taux plus faible que celui qui se pratique aujourd'hui sur les marchés, on peut penser que le gouvernement pourrait s'épargner une option politique aussi difficile
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