Quand P. COHEN prend position...

Le maire de TOULOUSE, généralement aux abonnés absents, s’est senti une vocation de « leader d’opinion » le temps d’une prise de position politique dans le cadre de la future présidentielle. En prenant fait et cause pour Martine AUBRY, en soutenant implicitement cette supposée candidate au poste suprême (il importe de rappeler ici que cette dernière refuse catégoriquement de faire état de ses objectifs personnels) le premier magistrat de la ville rose a souhaité faire bouger les lignes et forcer éventuellement le destin de sa favorite.

Mais voilà, sa prise de position n’a intéressé que quelques militants locaux et l’opportun Pino . Les principaux leaders régionaux et la fédération ont pris note de cette position avec étonnement, parfois même embarras car ce militant a successivement soutenu J. Pierre CHEVENEMENT, Lionnel JOSPIN, Ségolène ROYALE (trois profils rarement compatibles). Mais la tentation d’exister a été plus forte que la sagesse. Ce n’est hélas pas sur le terrain des initiatives municipales que cet élu peut briller et, donc,  il lui a semblé opportun de faire savoir à la nation entière sa détermination à soutenir la secrétaire du PS avant l'heure, dont acte.

La première erreur est qu’au final les toulousains s’en désintéressent tout autant que des élections des conseillés généraux. C’est peu dire. Le seul avantage à la mise en avant de cette opinion est de pouvoir compter les affidés au sein des adjoints et du premier cercle. Quelques-uns ont donc fait allégeance en soutenant le « patron » dans sa démarche généreuse ; un soutien de circonstance qui n’engage que celui qui l’écoute.

Le plus pathétique c’est de voir l’absence de reprise de la presse nationale. Pierre COHEN ne représente rien au-delà de la communauté urbaine et, à l’exception du Nouvel Obs et de Libé, les médias nationaux ont négligés cette prise de position dans le cadre d'un regroupement bâptisé opportunément SOLFERINO 2012 (une manière maladroite de s'approprier le siège du PS). La communication est un art et il manquait ici l’artiste. Le manque de charisme, l’absence de timing (déclaration en période de congé scolaire), les circonstances même de l’annonce sont autant de signes négatifs d’une communication amateuriste. Même le falot Gérard COLLOMB fait beaucoup mieux pour DSK.

Espérons que le clan AUBRY soit sensible aux efforts de notre petit Député-Maire. Mais là également rien n’est moins sûr. Dans cette affaire la seule certitude c’est qu’en recherchant la diversion à une gouvernance locale bien pâle il aura prouvé à tous que sa voix est inaudible au-delà des murs de la salle de conseil.