nÄo ‘ EP01

Publié le 14 mars 2011 par Heepro Music @heepro

L’aventure nÄo débuta en 2002, à Besançon, et le premier résultat rendu public, en dehors des très nombreuses performances live, fut ce mini album sobrement intitulé EP 01, désormais en libre téléchargement dans son intégralité.
Huit titres ou, plus exactement, quatre, chacun accompagné d’une courte pièce (donc, l’intro et les trois interludes).
Ce jeune Bisontin reconnaît avec fierté quelques unes de ses influences les plus marquées ici : d’Amon Tobin à DJ Krush, en passant par Clark ou Boards Of Canada.
EP 01 s’ouvre par une « Intro » qui de suite plante le décor, mais attention, les voix ne sont là que pour vous tromper sur la suite. L’enchaînement avec « Sweet organs » se fait en douceur, presque sans s’en rendre compte, un morceau parfaitement intitulé : l’ambiance est légère, intime, chaleureuse. Les rythmes, eux, sont doux mais accélérés par moment, et les influences musicales de nÄo se découvrent.
Deuxième partie, avec une « Interlude » qui nous semble avoir le potentiel d’un véritable morceau, mais comme souvent, le créateur est seul maître à bord de son navire sonore. Finalement, la frustration de ce genre de choix permet de parfois davantage se focaliser sur cette courte minute. « Many time » possède certains aspects propres du hip-hop, mais un hip-hop envisagé dans sa conception la plus électronique. Un sample vocale utilisé en leitmotiv appuie ce constat dès lors évident.
Nouvelle « Interlude » avant le troisième morceau, et cette fois-ci, toute la tonalité propre aux interludes se retrouve concentrée pour très logiquement débouler sur « Child act » : des pleurs ou rires de bébés, difficile à distinguer comme c’est souvent le cas dans la réalité, ouvre un morceau plus posé, aux rythmes qui suivent les flots sonores de nappes bientôt soulevés par un piano dont on ne sait pas s’il vient soutenir la tristesse des pleurs ou, au contraire, essayer des les apaiser. Donc, de nous les faire entendre comme des rires. Une ambiance grise mais non morne, et finalement très reposante.
Ultime « interlude » tout en break, assez lourd et froid même, avant le titre japonisant « Ti Hotyabi Umilsa ». Ce dernier parcours sonore dans l’univers de nÄo est assez déroutant, avec ses notes de piano quelque peu stressantes qui traversent l’ensemble sans vouloir jamais disparaître, auxquels s’ajoutent des beats électriques  par à-coups, forçant cette impression de malaise. La sonnerie de téléphone ne fait qu’enfoncer le clou.
En résumé, un petit EP 01 qui court tout de même sur vingt-trois minutes, et ne possède au final qu’un seul défaut : s’arrêter brusquement. Bien sûr, certains reprocheront à nÄo quelque chose de forcé et donc logique : laisser transparaître un peu trop les artistes qui l’ont marqué. Un reproche qui me semble forcément injuste, s’agissant d’un premier travail studio qui possède comme tout bon disque qui se vaut le défaut d’être le premier. Ce qui devient parfois une qualité après plusieurs productions, au moment du fatidique retour en arrière sur la discographie d’un artiste.
Une aventure à suivre sur son premier LP sorti en 2009, Picture This If You Will, dont deux extraits sont également en écoute ou téléchargement libre (« Somme » et « Labial »), ou lors des apparitions sur scène avec son nÄo Live Band ou seul lors de projections de Metropolis de Fritz Lang qu’il accompagne en en formant une bonde sonore dès lors très originale.

(in heepro.wordpress.com, le 14/03/2011)


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