Un système politicien pour sauver le capitalisme

Publié le 13 mars 2011 par Jplegrand
La crise politique s'aiguise ! Parmi les partis qui ont soutenu le texte de la Constitution européenne rejeté par le peuple français en 2005, il y avait l'UMP et le PS. Ces partis ont continué dans la même orientation en annulant le vote des Français lors du Congrès de Versailles bafouant la plus élémentaire démocratie. Dès lors la fracture entre les principaux dirigeants politiques et le peuple s'est aggravée, laissant place à la montée du populisme, et notamment de l'extrême-droite avec tous les risques que cela comporte pour la société et les travailleurs, les graves dangers contre la démocratie.Sarkozy tout en poursuivant une politique de plus en plus rejetée joue désormais la carte "plus à droite que moi tu meurs" dans l'espoir de capter les votes qui se porteraient sur le Front National. Du côté de la gauche, le PS espère récupérer le mécontentement mais sans se prononcer pour une remise en cause du capitalisme qu'il compte gérer comme il l'a toujours fait quand il était aux affaires. De son côté, le PCF incapable d'affirmer une identité qui reprenne le meilleur de ses traditions dans une perspective de profonde transformation de la société, s'est compromis dans une opération politicienne avec Jean-Luc Mélenchon, social-démocrate convaincu, avec le calcul de récupérer l'électorat déçu par l'attitude du Parti socialiste. Tout cela pue la manoeuvre d'un personnel politique de droite et de gauche qui n'a qu'un objectif : que le système perdure et ne soit pas fondamentalement remis en cause, car chacun à des degrés divers y trouve son compte en postes d'élus ou de responsables de partis la plupart étant convaincus de l'inéluctabilité du capitalisme ou de sa pérennité  pour plusieurs décennies voire plusieurs siècles encore. Car qui peut croire encore aux promesses des uns et des autres : tous  n'ont rien entrepris pour favoriser véritablement la démocratie. La liquidation par les dirigeants du PCF du parti d'action qu'il était  dans les cités et à l'entreprise a coupé ce parti des larges masses de la classe ouvrière et du peuple. L'abandon de la formation théorique et pratique de ses militants et la transformation de son organisation en machine électorale a approfondi la crise à la gauche de la gauche. Ce ne sont pas non plus les organisations d'extrême-gauche qui malgré leurs critiques du système souvent fondées  ont réussi à rallier les milieux populaires. Toutes les organisations politiques du pays engluées dans des schémas politiciens traditionnels, tablant sur des rapports de force entre eux et ne raisonnant qu'à partir de ceux-ci, ont oublié l'essentiel : ce sont les peuples qui font l'histoire et la lutte de classes n'a plus les mêmes caractéristiques  qu'il y a encore une trentaine d'années du fait même des évolutions dans le travail, des modifications au sein des rapports de production et d'une mondialisation qui pose avec force l'organisation d'une nouvelle internationale. Le défaut d'analyse théorique se couple à  un  refus de considérer que les citoyens ont les capacités pratiques de disputer au capitalisme le pouvoir en devenant des acteurs majeurs non pas d'une stratégie défensive et uniquement revendicative mais au contraire de stratégies autonomes offensives mettant en avant dans la pratique quotidienne de leurs luttes l'exigence d'une société libérée de l'emprise destructrice du capital. Les affrontements de classe à venir poseront de plus en plus la question du dépassement des organisations politiques actuelles qui apparaîtront de plus en plus comme des obstacles à toute transformation démocratique. Une nouvelle ère va s'ouvrir, exigeant de ceux qui se réclament de la transformation révolutionnaire démocratique d'inventer de nouvelles façon de s'organiser et d'agir qui favorisent au maximum le rassemblement et l'autonomie populaire en rompant avec le spectacle politicien actuel.