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Que puis-je encore écrire, ô amour qui ne l’ait déjà été ?
Quelle rose, différente en tous points de celles déjà offertes pourrais-je inventer ?
.
J’aurais aimé t’offrir
Un soupçon de silence pour cueillir nos soupirs d’aise
Une pincée d’étoile pour alimenter nos rêves
Un allongement des heures
Un collier de minutes entremêlées de secondes
Des yeux pétillants de malice
Pour suivre ta beauté alanguie
.
Nous devrons pourtant nous plier à l’étroite cellule d’une journée
Que puis-je t’écrire qui ne l’ait déjà été ?
De cette prison quotidienne mes yeux arpentent le ciel
Entre deux barreaux tes yeux viennent à ma rencontre
Ils effacent la sourde angoisse
Effleurent mon front pour en éponger la sueur et la fièvre
Plus rien n’existe que ta divine présence
.
Je cueille ton silence au jardin des amours
Hume ton parfum dans l’aurore qui s’enfuit
Tandis que nous accomplissons
Machinalement
Les gestes liés aux habitudes
.
J’aurais voulu t’offrir une pause en lieu et place de rose
Un temps volé à celui qui passe
Nous regarde vieillir dans un ricanement sournois
J’aurais emmené au pied de notre lit une grève et le doux chant de la houle
Le cri d’un aigle dans l’azur de nos cimes
Un pré de mille fleurs comme un signe du printemps
.
Printemps du cœur et de l’esprit
Printemps de grâce vêtu
Qui nous prendrait par la main
Pour une sarabande d’éternité
*
Que saurais-je écrire, amour, qui ne l’ait déjà été ?
Quelle rose t’offrir qui sorte de la banalité ?
Il ne me suffira pas d’un jour
Il me faudra l’éternité pour louer ta patience
.
Je t’accueille en mes bras indécis
J’ai honte de ne savoir dire ou chanter
L’amour plein et total
Tu sais le bémol que mettent les misères
A mon immense bonheur
.
Je n’ai pas grand-chose à offrir
Ô amour en ta nue patience
Qu’une clé des songes
Et des rêves par milliers
.
Nous savons notre vie trop courte à tout vivre
Je n’ai que pétales de mots à tresser en couronne
J’en ferai un diadème sur ton front
Et nous avancerons dans le jour qui s’en vient
D’un pas léger nous irons boire à la source
L’eau lustrale partagée nous franchirons les frontières du temps
Les astres seront coryphées pour guider notre voyage
Tel un phénix l’amour renaît à qui sait l’accueillir
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Ouvre tes mains
Ô amour
Que j’y dépose ma plume
Et mes éternels soupirs
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Manosque, 14 février 2011
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