Etat chronique de poésie 1159

Publié le 14 mars 2011 par Xavierlaine081

1159

Que puis-je encore écrire, ô amour qui ne l’ait déjà été ? 

Quelle rose, différente en tous points de celles déjà offertes pourrais-je inventer ? 

J’aurais aimé t’offrir

Un soupçon de silence pour cueillir nos soupirs d’aise 

Une pincée d’étoile pour alimenter nos rêves 

Un allongement des heures 

Un collier de minutes entremêlées de secondes 

Des yeux pétillants de malice 

Pour suivre ta beauté alanguie 

Nous devrons pourtant nous plier à l’étroite cellule d’une journée 

Que puis-je t’écrire qui ne l’ait déjà été ?

De cette prison quotidienne mes yeux arpentent le ciel

Entre deux barreaux tes yeux viennent à ma rencontre 

Ils effacent la sourde angoisse 

Effleurent mon front pour en éponger la sueur et la fièvre

Plus rien n’existe que ta divine présence 

Je cueille ton silence au jardin des amours 

Hume ton parfum dans l’aurore qui s’enfuit 

Tandis que nous accomplissons 

Machinalement 

Les gestes liés aux habitudes 

J’aurais voulu t’offrir une pause en lieu et place de rose 

Un temps volé à celui qui passe 

Nous regarde vieillir dans un ricanement sournois

J’aurais emmené au pied de notre lit une grève et le doux chant de la houle

Le cri d’un aigle dans l’azur de nos cimes

Un pré de mille fleurs comme un signe du printemps

Printemps du cœur et de l’esprit

Printemps de grâce vêtu 

Qui nous prendrait par la main

Pour une sarabande d’éternité 

Que saurais-je écrire, amour, qui ne l’ait déjà été ?

Quelle rose t’offrir qui sorte de la banalité ?

Il ne me suffira pas d’un jour 

Il me faudra l’éternité pour louer ta patience 

Je t’accueille en mes bras indécis 

J’ai honte de ne savoir dire ou chanter 

L’amour plein et total 

Tu sais le bémol que mettent les misères

A mon immense bonheur 

Je n’ai pas grand-chose à offrir

Ô amour en ta nue patience

Qu’une clé des songes 

Et des rêves par milliers 

Nous savons notre vie trop courte à tout vivre 

Je n’ai que pétales de mots à tresser en couronne 

J’en ferai un diadème sur ton front 

Et nous avancerons dans le jour qui s’en vient 

D’un pas léger nous irons boire à la source 

L’eau lustrale partagée nous franchirons les frontières du temps 

Les astres seront coryphées pour guider notre voyage 

Tel un phénix l’amour renaît à qui sait l’accueillir 

Ouvre tes mains 

Ô amour 

Que j’y dépose ma plume 

Et mes éternels soupirs 

Manosque, 14 février 2011

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