Magazine Société

Les eurosceptiques ont tort (qu'ils disent...)

Publié le 13 mars 2011 par Edgar @edgarpoe

eurb-copie-1.png Un papier en février dernier, d'une "économiste" de l'OFCE, dans le Monde. Je mets économiste entre guillemets car l'article aurait pu être signé par n'importe quel partisan de l'Union européenne désireux de faire oeuvre de propagande.

Le lecteur attentif pourra constater que la dame fait très fort néanmoins, dans le genre je me tire une balle dans le pied.

Reprenons ses principaux points :

Une raison d'espérer pour la zone euro : "Non seulement le climat des affaires se tient remarquablement bien, mais les entreprises sont de plus en plus nombreuses à promettre des emplois, qui plus est dans l'industrie." Tout va donc mieux car les promesses d'emplois arrivent. Ceux qui vivent de promesses de salaires en seront ravis, les autres attendront.

 Un minuscule bémol : "Hausses de la fiscalité et baisses des dépenses publiques constituent le lot commun de la plupart des économies de la région quand la propagation de la crise souveraine a conduit même les pays les plus vertueux à resserrer d'un cran supplémentaire leur politique budgétaire. Cette restriction  fiscale devrait coûter largement plus d'un point de croissance économique à l'ensemble de la zone euro cette année, faisant de l'agenda 2011 un "processus d'ajustements douloureux, d'austérité fiscale et de réformes structurelles... dans un contexte de faible croissance, voire de récession, dans certains pays", ainsi que le résumait l'économiste Nouriel Roubini il y a quelques semaines."

Les politiques imbéciles menées en zone euro vont donc coûter un point de croissance en 2011, qui s'ajoutent au retard accumulé depuis la création de l'euro.

Le risque en 2011 est important, comme l'écrit notre économiste : "...si la croissance finit par plier sous le coup du traitement de choc fiscal administré à la grande majorité des pays de la région, alors il se pourrait bien que la crise souveraine n'en soit qu'à ses balbutiements et que l'étau dans lequel ont été pris les pays dits périphériques se resserre sur le coeur de la zone euro. Un tel scénario, même avec la meilleure  volonté politique, aurait à long terme probablement raison de l'union monétaire, ce qui, quoi qu'il en soit des dysfonctionnements de l'Union économique et monétaire (UEM), constituerait un cataclysme économique au coût inestimable, à l'échelle mondiale."

 Par ailleurs, indépendamment de ces questions budgétaires et financières, l'avenir commercial de la zone euro n'est pas gai : "depuis le début des années 1990, l'empire du Milieu a gagné l'équivalent de ce qu'a perdu l'Europe sur le marché mondial des exportations de produits manufacturés, soit à peu près 10 % de ce dernier. Exacerbée par des conditions de change éminemment défavorables entre 2002 et 2008, période au cours de laquelle la valeur réelle de l'euro s'est appréciée de quelque 50 % à l'égard des devises asiatiques, cette concurrence a laminé les industries à faible valeur ajoutée et faible contenu technologique qui caractérisaient encore de nombreux pans de l'activité européenne."

Parvenu là, le lecteur se demande bien non pas comment les eurosceptiques ont tort mais comment il peut rester un seul europhile ! Hé bien, face à ce paysage des plus noirs, l'auteure explique que les eurosceptiques ont tort pour une et une seule raison : l'inflation monte dans les pays émergents et va renchérir leurs produits.

Il est possible en effet que l'inflation dans les pays asiatiques devienne telle que nous puissions récupérer une partie du terrain perdu du fait de l'euro. Quand on pense à l'ensemble des outils que nous avons abandonnés à l'Union européenne pour en arriver là ! En être réduits à prier pour que l'inflation asiatique se prolonge, c'est pitoyable.

J'exagère ?

Véronique riches-Flores l'écrit elle-même : "Dans le contexte présent d'immense incertitude sur l'avenir de l'Union monétaire, un tel changement d'environnement [l'inflation asiatique] ne peut être négligé. Il constitue en réalité le seul   espoir de consolidation de la croissance nécessaire à la dissipation à terme des crispations souveraines, au rétrécissement des écarts de conjoncture entre les pays de la zone euro, condition indispensable à la préservation à terme de l'Union monétaire européenne."

*

 En gros, il n'y a que les prières qui peuvent faire tenir l'euro. Et à part ça ce sont les eurosceptiques qui ont tort ? Il y aurait là de quoi ouvrir une rubrique Propagande et trahison des élites...


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Edgar 4429 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine