Le séisme de magnitude 8,9 qui a frappé le Japon vendredi, puis le tsunami qui en a résulté, ont provoqué une série d’incidents graves dans deux centrales ed Fukushima. Le point sur le déroulement factuel de ces accidents et sur les réactions de son exploitant, Tokyo Electric Power (Tepco) et des autorités japonaises.
La structure des centrales de Fukushima, construites conformément aux normes sismiques japonaises en vigueur, semblent avoir résisté au séisme, au tsunami, ainsi qu’aux diverses répliques enregistrées.
En revanche, le tsunami a causé d’importants dégats aux réseaux d’alimentation électrique des centrales, aussi bien en terme d’approvisionnement externe (l’alimentation via le réseau électrique a été totalement coupé) qu’en terme d’approvisionnement interne (la majorité des générateurs électriques ont été noyés par le tsunami).
La centrale de Fukumachi Daiichi semble la plus touchée par cette perte d’alimentation électrique, notamment en ce qui concerne les réacteurs 1 et 3 (sur les six que compte la centrale) qui a fortement affecté les capacités de refroidissement du coeur des réacteurs.
Ces pannes ont entraîné une montée en pression et en température et à une baisse du niveau d’eau jusqu’au dénoyage partiel du cœur. Une situation qui a provoqué la création d’hydrogène et ultimement la fusion partielle du coeur du réacteur 1.
Compte tenu des spécificités des réacteurs japonais, dits à « eaux bouillantes », Tepco a réduit la pression dans les coeurs des réacteurs en libérant de la vapeur d’eau radioactive (1500 µSv/h a été mesuré à proximité des réacteurs).
La théorie la plus probable pour expliquer l’explosion observée dans la centrale, est qu’un défaut de ventilation du réacteur n°1 a provoqué une explosion d’hydrogène sur la partie haute du bâtiment. Une explosion qui selon les autorités japonaises n’aurait toutefois pas endommagé l’enceinte de confinement.
Cette explosion n’est donc pas liée à l’incident le plus grave intervenu sur le réacteur N°1 : la fusion partielle du coeur du réacteur. Cette fusion aurait toutefois été confinée et les autorités japonaises assurent que la situation sur ce réacteur est désormais sous contrôle depuis l’injection d’eau de mer qui aurait permis le refroidissement du coeur.
La situation demeure en revanche encore incertaine en ce qui concerne le réacteur N°3, qui aurait également subi une fusion partielle de son coeur suite à la perte pendant plusieurs heures de l’injection d’eau pour son refroidissement. Une injection en eau de mer a depuis été réalisée sans qu’on ne sache encore si cette opération a fonctionné.
Source : Agence française de la sûreté nucléaire