En
attendant les résultats du deuxième tour de l’élection présidentielle
nigérienne du samedi 12 mars dernier, on peut déjà se satisfaire que le
scrutin se soit déroulé dans la paix. Et surtout qu’il se soit tenu dans
les délais prévus, sans heurts ni contestations de la part des deux
challengers en lice ou de leurs partisans. Dans cette Afrique de l’Ouest
toujours marquée par les stigmates des crises postélectorales en voie
de cicatrisation en Guinée Conakry et toujours ouvertes en Côte
d’Ivoire, le Niger donne certainement le bon exemple, en achevant sa
transition militaire dans le fair-play. C’est tant mieux, et pourvu que
cela dure.
En
revanche, les choses sont mal parties du côté de son voisin du Sud, le
Bénin où le premier tour d’une élection présidentielle déjà reportée par
deux fois, a commencé ce dimanche 13 mars 2011, dans un cafouillage
prévisible. Visiblement, le million d’électeurs qu’on tenait, à tout
prix à enrôler avant de démarrer la machine électorale n’a pas
totalement embarqué. Conséquence, plusieurs Béninois ne pourront pas
accomplir leur devoir civique. Et certains de ceux qui sont en mesure de
le faire et se sont présentés très tôt devant les bureaux de vote, ont
dû attendre pendant des heures pour en voir les portes s’ouvrir.
C’est une situation peu honorable pour le Bénin qui passe jusque-là
comme un des laboratoires de la démocratie en Afrique de l’Ouest
francophone. Qu’à cela ne tienne. Les soubresauts que connaît ce pays
sont certainement la preuve que la démocratie est un «projet inachevé».
Il suffit que les acteurs s’endorment quelque peu sur leurs lauriers
pour que le pays court le risque de tomber plus bas que d’où il venu.
Espérons que la classe politique béninoise saura limiter les dégâts pour
ne pas ternir son image ou au pire, sombrer dans les interminables
«palabres» dont on a du mal à relever «l’éléphant d’Afrique».