Cameroun : les histoires de sorcellerie défraient la chronique

Publié le 13 mars 2011 par Podcastjournal @Podcast_Journal

"Un homme qui aurait avalé un autre homme", "une femme qui accouche d’un chat", "une vieille dame qui atterrit sur un toit en pleine nuit" etc.… Il ne s’agit pas d’un film d'anticipation conçu par un metteur en scène surréaliste mais la réalité d'évènements vécus au Cameroun.


La sorcellerie : des contes d’un genre rocambolesque. Illustration (c) Art-Stok En effet il ne se passe plus un seul mois sans qu’on ne se fasse raconter une sordide histoire de sorcellerie vécue dans un coin du pays. Début janvier, une octogénaire a atterrit sur le toit d’une maison en pleine nuit à Ntui non loin de Yaoundé. Elle affirmait revenir d’un long voyage de sorcier avec escale en République Démocratique du Congo. Ses camarades–sorciers et elle auraient nuitamment emprunté un avion de nuit (boîtes vides de sardines utilisées en l’espèce) pour se rendre à Yaoundé afin de boire du sang humain qui leur sert de carburant pour leur avion. En chemin elle aurait été expulsée de l’avion à la suite d’un désaccord entre ses co-équipiers et elle au sujet du sang absorbé. "Quand nous buvons ton sang dans la nuit, nous te suçons entièrement et le lendemain, au moindre effort physique, tu t’écroules et meurs d'une anémie sévère" affirmait-elle aux policiers venus enquêter sur les modalités d’exercice de ses activités nocturnes.
La semaine dernière encore, un homme a avalé un enfant en pleine journée sous le regard dépassé de ses parents. Arrivé de façon mystérieuse chez un voisin qui lui devait de l’argent, il aurait face au refus de ce dernier, à titre compensatoire arraché et avalé d’une bouchée son enfant.
Ces "contes" d’un genre rocambolesque s’inscrivent dans le vaste cadre d'actes tels que les empoisonnements nocturnes, les couches de nuit pour ne citer que ceux-la. Rappelons que généralement dans ce genre d’histoire, la justice éprouve beaucoup de difficultés à condamner les auteurs. Le problème étant la difficulté d’établir la preuve de tels actes lorsque la personne accusée nie les faits.
Il se raconte qu’il y a de cela cinq ans un magistrat en service au nord Cameroun avait été mystiquement bloqué assis sur son siège après avoir condamné un sexagénaire à une peine ferme de prison pour pratique de sorcellerie.
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Martin Kouonedji, le 13/03/2011