L’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) a dépos& une requête en annulation devant le Conseil d’Etat de la décision ministérielle d’autoriser la mise sur le marché du pesticide Cruiser, a annoncé mardi son président, Henri Clément.
“L’apiculture qui s’est battue pendant des années contre le Gaucho et le Régent, ne peut accepter une décision irresponsable qui va à l’encontre du Grenelle de l’environnement“, a-t-il déclaré.
Les apiculteurs
M. Clément, représentant des apiculteurs, s’est déclaré “extrêmement inquiet” de l’arrivée de ce nouveau pesticide, “un neurotoxique systémique” attaquant le système nerveux des insectes et perturbant “l’orientation des abeilles qui ont du mal à retrouver leurs ruches et disparaissent”.
En Italie où le Cruiser a été autorisé l’an dernier, son utilisation a entraîné la disparition de 40.000 ruches, a-t-il ajouté, précisant que du Thiamethoxam (matière active du Cruiser) avait été retrouvé dans les abeilles mortes.
L’Unaf appele donc à une “grande manifestation” contre le Cruiser le 21 février devant les ministères de l’Agriculture et de l’Ecologie.
Le Cruiser est d’autant plus mal venu que la situation de l’apiculture française avait commencé de s’améliorer au cours de la saison 2006/2007, la mortalité hivernale des abeilles étant redescendue pour la première fois depuis de nombreuses années à un niveau normal, inférieur à 10%, un résultat lié à la suspension du Gaucho et du Regent, selon l’Unaf.
Mais l’été pourri a balayé les espoirs de bonnes récoltes, le vent et la pluie empêchant les abeilles de butiner à loisir. La production de miel ne devrait pas dépasser 18.000 tonnes en 2007 contre 20.000 tonnes en 2006 et 33.000 tonnes dix ans plus tôt.
Les apiculteurs doivent également compter avec Vespa velutina, un frelon d’Asie, qui se nourrit d’abeilles et qui prolifère depuis 4 ou 5 ans en France, surtout dans le sud-ouest.
“Les nids de ce frelon asiatique deviennent très nombreux, il y en a dans plus de 16 départements, au moins un cinquième du pays est concerné”, a précisé Claire Villemant, professeur au Museum d’Histoire naturelle de Paris.
Ces frelons “attrapent l’abeille avec leurs pattes, la décortiquent immédiatement au sol et emportent les morceaux pour nourrir les larves”, a indiqué Raymond Saunier, secrétaire de l’Unaf.
Une colonie d’abeilles est en réel danger à partir de 4 à 6 frelons devant la ruche, a estimé M. Clément, qui réclame un effort de recherche mais “ne sait même pas quel ministère est en charge de ce dossier”.
Rendez vous donc le 21 février
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