Les anglais ont souvent manié le paradoxe sur les libertés individuelles. D'un coté ils refusent de mettre en place un système de carte d'identité, qui serait trop intrusive et une menace sur leur "liberté individuelle". D'un autre coté ils ont le record mondial du nombre de caméras de surveillance (CCTV) et les lois anti-terroristes votées sous le gouvernement de Tony Blair et qui ont jusqu'à présent été utilisées pour expulser un opposant de 80 ans de la convention du Labour, bloquer les comptes des banques Islandaises qui faisaient faillite, et pour permettre aux policiers municipaux de mettre des amendes pour les crottes de chiens. Sans oublier que c'est aussi le pays de Georges Orwell qui apparemment ne faisait qu'anticiper les dérives de son pays en passe aujourd'hui de devenir le pays le plus surveillé du monde.
Surveillance ok, semble-t'il, mais à condition que cela se fasse dans la transparence la plus totale.
Depuis février 2011, l'Angleterre et le Pays de Galles sont devenues les premières nations dans le monde à publier une carte des crimes et délits dans le pays, rue par rue. Un nouveau site (www.police.uk), permet à chacun de connaitre les crimes et délits commis dans un quartier donné, une rue donnée, avec un indication dans un rayon de 12 maisons. Vous pouvez essayer avec le code postal du Lycée français de Londres: SW7 2DG (35 Cromwell Rd, London). Bref, lorsque vous achetez une propriété, vous pouvez maintenant vérifier que celle ci ne se trouve pas dans un quartier particulièrement ciblé par les criminels, ni que ce soit la rue ou la ruelle des morts du pays.
Et c'est pour cela que certaines voix s'élèvent maintenant ! Dans un pays où le marché immobilier, en bulle constante depuis 15 ans et où les transactions sont 2 à 3 fois plus nombreuses qu'en France, est un sujet constant de discussion, on comprend l'émoi de certains : 152 crimes et violences en 1 mois font de Glover’s Court, Preston, la ruelle la plus dangereuse de tout le Royaume (la rue connaît il est vrai une intense activité nocturne). Bien entendue les habitants de la ville crient à l'exagération et dénoncent une "farce".
Cela va-t'il freiner la hausse immobilière ? Peut être dans certains quartiers, mais rien n'est moins sur globalement. Fans de classements et avec de nombreuses données publiques, il est possible pour tout anglais de connaitre en permanence tous les prix payés pour les dernières transactions immobilières de leur quartier (http://www.nethouseprices.com) et même une évaluation des prix actuels de chaque adresse. Et ils ne s'en privent pas !
PS: Cet article est publié le 13 mars. A exactement 13+2 = 15h sur Londres... mais 16h en France, où je vous incite à voir ce qui se passe ici, ici aussi et là.