Magazine Politique
Marine le Pen bénéficie actuellement de la dynamique auto-entretenue qui naît de toute percée dans les sondages créant alors un effet mode qui booste le score habituel.
Si la percée de Marine le Pen persiste dans une quinzaine de jours, le phénomène dépassera alors le simple effet mécanique classique.
Elle peut compter sur un atout pour aller au-delà de cet effet mécanique : la droitisation de l'opinion publique française et l'absence de concurrence sur ce créneau.
Plus le style Sarkozy est condamné, plus l'espace à droite se libère. Plus le "style Marine" est adouci, banalisé, plus elle a vocation à capitaliser cet espace.
Les autres candidats qui ont été historiquement dans des majorités de droite sont perçus comme "au centre" et comme le centre apparaît trop modéré pour une partie importante de l'UMP, c'est une totale remise en cause des ancrages habituels.
Une remise en question d'autant plus inédite que la personnalité même de Nicolas Sarkozy a écrasé tout pluralisme interne. Il est même possible de penser qu'il en serait ainsi pour tout membre de son équipe même dans l'hypothèse d'une non-candidature du Président sortant.
C'est l'offre de droite sur l'échiquier politique français qui est en recomposition parce qu'elle ne dispose plus d'un leadership multipolaire.
Dès que les deux piliers du premier tour de Nicolas Sarkozy seraient ébranlés (les seniors et l'UMP), c'est toute l'offre de droite qui deviendrait déstabilisée. C'est l'étape actuellement ouverte.