J'ai contemplé pour vous...

Publié le 13 mars 2011 par Aurélien Boillot

SAINT-GEORGES ET LE DRAGON
Ah la belle légende du "Bien contre le Mal" que voilà !! Une de celles qui a été, comme une boule de chewing gum, machée et remachée au gré des siècles et des civilisations. Car voyons, soyons sérieux, un dragon n'aurait jamais été terrassé par un "Homme", et encore moins par un Georges...
De nos jours, nous trouvons pléthore de représentations, voire d'iconographies, retraçant le terrassement du dragon par Saint-Georges. Le diaporama ci-après vous dévoile quelques unes des plus connues. On y retrouve aussi des statues et des sculptures.
Notez, chers curieux, qu'il était de très bon goût de posséder une représentation sur toile de cette épopée dans son cabinet de curiosité au XVI et XVIIe siècles. Dans certaines toiles, on raconte aussi que des écrits secrets étaient mentionnés et cachés sur des détails des tableaux tels des codes qu'on aurait transmis de génération en génération entre sociétés secrètes (voir le livre le cabinet des merveilles de M. Wilson). Mais ce ne sont que des hypothèses encadrant la légende d'une robe mystérieuse encore plus longue...
En farfouillant sur la toile et dans mes méninges, voici un condensé de l'histoire homérique de Saint-Georges et de son terrible dragon.
Un jour, Georges arriva dans une ville de la Libye nommée Silène. Dans un étang proche de la ville habitait un dragon effroyable qui, maintes fois, avait mis en déroute la population venue armée pour le tuer. Parfois, il s'approchait des murs de la ville et empoisonnait de son souffle tous ceux qui se trouvaient à sa portée. Pour apaiser la fureur de ce monstre et l'empêcher d'anéantir la ville entière, les habitants lui offraient, chaque jour, deux brebis. Mais bientôt le nombre de brebis se trouva si réduit que les habitants furent forcer à tirer au sort un des leurs comme pitance à offrir au dragon. Et aucune famille n’échappa à ce terrible destin. Rapidement, presque tous les jeunes gens de la ville avaient été dévorés lorsque, le jour où arriva Saint Georges, le sort désigna pour victime, la fille unique du roi.
Vêtue d'une robe de mariée, attachée à un rocher aux marches de la ville, la princesse attendit sa rencontre avec la mort. Le bon Georges ne pouvant se résoudre à voir cette innocente et splendide jeune fille se faire dévorer par ce monstre, il décida d’aller la secourir poitrine gonflée et le mors aux dents. Toutefois, il posa d'abord une condition avant d'en finir avec le monstre : il ne tuera le dragon que si le peuple se convertit au christianisme. Contraint, le peuple se soumet à cette demande et on baptisa quinze mille habitants sur le champ.
Il faut savoir que dans la légende orientale, Georges terrasse tout simplement le dragon avec sa lance (parfois avec son épée) or dans la version occidentale de la Légende dorée, comme tout légionnaire romain qui se respecte, l'arme de l'exploit est un signe de croix.
Le dragon souleva sa tête au-dessus de l'étang et Saint Georges, après être monté sur son cheval et s'être muni du signe de la croix, assaillit bravement le dragon qui s'avança vers lui. Il brandit haut sa lance, fit au monstre une blessure qui le renversa sur le sol. Et le Saint-Georges dit à la princesse: "Mon enfant, ne crains rien et lance ta ceinture autour du cou du monstre!" La princesse fit ainsi et le dragon, se redressant, se mit à la suivre comme un petit chien qu'on mène en laisse. La bête fut ensuite conduite par la princesse jusqu'à la ville où elle fut ensuite méchamment décapitée.
Nés en Palestine et en Égypte, le culte et la légende qui entourent Saint-Georges se propagent en Grèce, en Russie et dans toute l'Europe avec les croisades. On raconte parmi ceux-ci que leur victoire sur les Sarrasins à Antioche en 1098 serait due à l'apparition du Saint qui seraient venus les encourager dans leur combat. Georges devint un des saints patrons de Gênes, Venise et Barcelone, puis celui de l'ordre Teutonique. En outre, Saint-Georges est, dans toute la chrétienté, le patron des chevaliers. Il faut savoir que cette légende fut recueillie et adaptée pour l'Occident chrétien en 1265-66 par Jacques de Voragine dans la Légende dorée.
Hormis cela, on ne sait presque rien de la vie de Saint-Georges. Ce que l'on en dit le plus souvent est issu de l'imaginaire médiéval. La date de sa naissance reste encore floue. Selon la légende, il serait né en Cappadoce (Turquie), mais on ne sait s'il est mort vers 250 ou vers 303.
Personnifiant l'idéal chevaleresque, Saint-Georges est habituellement représenté à cheval (souvent blanc), en armure, portant un écu et une bannière d'argent à la croix de gueules. Cette bannière blanche à croix rouge, qui fut celle des croisés est à la base du drapeau actuel de la Grande Bretagne, l'Union Jack.
Voilà donc une bien belle histoire de preux chevalier qui a su perdurer à travers les siècles et qui, à l'époque récente, a trouvé pas mal d'écho chez les faiseurs de contes et autres Disney et studios de cinéma.
On remerciera au passage le baptême « express » de ce bon vieux Georges qui démontre qu’en dépit de tout ce qu’on raconte sur la religion, la foi est cachée au plus profond de chaque être et qu’il suffit de peu pour la trouver… surtout quand un dragon menace votre vie !
"Ame-haine"


webographie :
http://megalo.pagesperso-orange.fr/stgeorges/stgeorge.htm
http://pages.videotron.com/chimere/contes/st-georges.html