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Stéphane Nolhart nous parle de son roman Blackbook

Par Bscnews
Stéphane NolhartInterview de Stéphane Nolhart/ Propos recueillis par Harold Cobert-Bscnews.fr/
Comment vous est venue l’idée de ce roman ?

En tournant en rond sur le périphérique. A quatre heures du matin, avec un ami romancier. Je venais d’écrire, en qualité de nègre, dans une ambiance hallucinante, l’autobiographie d’une femme dotée de valeurs légèrement décalées. Mon précédent éditeur venait de mettre la clé sous la porte, je venais me séparer de ma compagne, et je n’avais plus rien d’édité sous mon nom. J’envisageai plus ou moins d’arrêter d’écrire, sans avoir de projet précis puisque je ne sais rien faire d’autre qu’écrire et les œufs à la coque. Au huitième tour, entre la porte Maillot et la porte de Champerret, mon ami, du genre persuasif, m’a convaincu de faire ce roman en me disant qu’on avait un métier formidable où l’on pouvait rester trois heures à regarder un embouteillage le nez à la fenêtre, en disant, je travaille ! Et qu’il serait idiot de ma part d’essayer d’entamer une carrière de vendeur de hamac, alors que je n’y connaissais rien. Il a même poussé le vice jusqu’à me soumettre un titre : « Blackbook ». 
Qui est exactement Etienne Darc ?
Un bon parisien, légèrement macho, qui comprend peu à peu, évidement grâce à une femme, pourquoi sa vie amoureuse est sur bien des points un immense fiasco. Deux mariages, deux divorces, et des ruptures à la pèle, parce qu’il refuse obstinément d’avoir un enfant, parce que être auteur, ce n’est pas simplement un métier, mais un choix de vie. Il est nègre littéraire pour des raisons alimentaires, amoureux de l’écriture. Il est réduit à vendre ses doigts et son talent aux plus offrant, à des éditeurs à l’affut de Quickbook sans intérêt, et à des auteurs en mal d’inspiration, à ceux qui veulent écrire leur Histoire pour la faire lire plus tard à leurs petits-enfants, à leur voisin. En bref, à tout le monde pourvu qu’on le paye. Il ne rêve pas de lumière, mais d’écrire le mieux possible. Seul l’art pour l’art l’intéresse vraiment, secrètement, il aimerait probablement écrire le roman parfait. 

Votre roman commence par cette phrase : « Mes relations avec les éditeurs ? J’allais justement vous en parler. » Justement, parlez-nous de vos relations avec les éditeurs ?

Elles sont étranges, parfois un peu mystérieuses. Mais dans l'ensemble, j’ai de la chance, elles sont bonnes. 
Comment analysez-vous la floraison des petites maisons éditions indépendantes et artisanales et quelles différences faites-vous entre elles et les maisons d’éditions classiques ?
Les petites maisons d’éditions ont poussé sur un marché existant, qui était occupé à 100% par les grandes maisons jusqu’à l’arrivé d’Internet. Les maisons classiques n’ont pas su répondre à une demande nouvelle, laissant le champ libre à toute une littérature dont ils ne voulaient pas entendre parler mais qui a séduit les lecteurs. Et puis, la grande distribution qui assure la grande majorité des ventes ne laisse pas le temps à un livre de s’installer contrairement au bouche à oreille dont bénéficient les petites maisons d’éditions bien plus actives sur les réseaux sociaux. La diffusion des livres a aussi grandement évolué avec les librairies en ligne. Les petites maisons d’éditions ont des moyens limités, mais publient de tout, pour tout le monde. Toutefois, l’exigence littéraire pure est certainement plus grande chez les éditeurs classiques. 

Quels sont vos rapports avec l’écriture ?

Exténuant. J’ai toujours un peu l’impression de descendre à la mine. Je me mets en apnée, et je ne remonte à la surface qu’une fois le travail terminé. Ça fait mal, c’est sclérosant, étouffant. Mais le retour sur terre avec son manuscrit à la main est jouissif. 

Selon vous, être écrivain aujourd’hui, c’est…?

Etre un dinosaure. 
Que diriez-vous aux lecteurs du BSC News pour leur donner envie de lire votre roman ?
Que j’aie beaucoup ri en l’écrivant, et ce n’est déjà pas si mal.

Titre: BlackbookBlackbook

Auteur: Stéphane Nolhart

Editions: Laura Mare

Prix:14€.


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