Un samedi soir à la maison. Vers 22H00 j’allume la TV, et là, je me retrouve devant un spectacle qui m’a laissé totalement sur le derrière. Un spectacle qui m’a laissé le sentiment étrange d’avoir perdu 25 ans et d’en avoir pris 25 aussi en même temps. Il semblerait que les dinosaures n’aient pas disparu. Ils s’étaient tous donnés rendez-vous auprès du plus vieux des vélociraptores, j’ai nommé Mimi Drucker. Le brushing toujours aussi gonflé, la fossette toujours aussi creusée et surtout le charisme toujours aussi éteint. Se confondre avec le papier peint, ça permet de se faire oublier et d’être encore à la TV 40 ans plus tard, sans que personne ne s’en rende compte. Jolie technique. Donc je commence à regarder la TV et là d’un coup, je perds 25 ans. Je suis devant Champs-Elysées, émission mythique des années 80 qui faisait défiler sur un même plateau Charles Aznavour et Duran Duran. Sauf qu’on retrouve les mêmes 25 ans plus tard. Pagny et ses implants, JR et son stetson, Jermain Jackson et son frère mort, les Abba en faux. D’ailleurs faut arrêter de chanter du Abba en français. Tant qu’on comprenait pas les paroles on pouvait encore penser qu’on chantait des trucs pas trop cons, mais hier j’ai pris peur en entendant la troupe de Mama Mia hurler « la nuit est jeune et la musique grave, tu es une reine de la dance ! ». C’est beau comme du Oui-oui. Donc vieux relent de nostalgie. Le plateau n’a pas changé, le public s’est confit dans son jus, et Carole Coquet est toujours productrice. Apparemment, elle croit que la retraite est passée à 82 ans. Faudrait peut être la prévenir qu’elle peut profiter de ses points retraite. Et c’est là que j’ai pris 25 ans dans la gueule. C’est ça la télé d’aujourd’hui ? Un vieux pot dans lequel on nous sert une vieille soupe ? Une nostalgie pathétique et racoleuse ? Des émissions faites par des vieux, avec des vieux pour des vieux ? Je ne parlerais même pas des pubs qu’on nous sert entre deux siestes : la pâte à dentier, les conventions obsèques, le bain avec ouverture de porte, le fauteuil qui se téléporte. Je suis la première à être nostalgique, j’aime les années 80, mais pas sur le plateau de Michel Drucker. Pas sur cette anti-chambre de la mort. Ce n’est pas parce qu’il y a Internet qu’on doit laisser nos vieux faire n’importe quoi avec la télé. Je l’aime encore moi la télé, avec modération, pas plus de 5 émissions par jour en veillant à bouger devant pour ne pas finir comme un gros loukoum comme on me le répète à longueur de journée. Je veux encore du Thalassa, du Taddéi, du C dans l’art, du Strip-Tease mais par pitié, virez moi la cette télé de papa qui sent l’ORTF. J’en peux plus de France Vieux.