Que je sache les experts et techniciens japonais ne sont pas les plus mauvais du monde. Que je sache, eux aussi assurent depuis des années que les séismes, les mini-dérapages, les incidents divers sont intégrés dans les procédés et que les citoyens méritent cette énergie s'ils veulent, comme tout le monde, disposer d'une électricité constamment disponible et d'un prix de revient acceptable.
Séisme intégré ? Pas le tsunami qui est cause d'une des plus importantes catastrophes naturelles aujourd'hui vécues par les Japonais. Ce raz de marée a causé la perte de milliers de vies humaines, détruit nombre d'habitations, d'usines et de fermes agricoles, il met à mal l'ensemble de l'économie japonaise, l'une des plus avancées au monde. En plus, il a causé d'énormes dommages à deux centrales nucléaires situées sur la côte Est du Japon. Visiblement on ne sait pas tout encore, des conséquences découlant de ces dégâts. Des explosions sont survenues. Pourquoi ?
Eric Besson, ministre français de l'industrie, assure que la situation n'est pas comparable à celle de la catastrophe de Tchernobyl en 1987. A sa place, je n'oserais pas trop m'avancer. Chaque heure qui passe démontre que les dangers d'explosion aux effets radioactifs sont réels sur les centrales endommagées. Les autorités distribuent des capsules d'iode aux populations évacuées à plusieurs kilomètres de leur habitation. A l'évidence, le gouvernement japonais ne dit pas tout ou ne sait pas tout.
Les membres du réseau Sortir du nucléaire, réunis à Louviers récemment, ont eu droit à une apparition belphégorienne du maire de Louviers. Il a passé une tête dans la salle et marmonné des remarques désagréables en constatant la présence de ces militants hier utopiques aujourd'hui de plus en plus pris au sérieux. Déjà, quand Elisabeth Boutelet était adjointe d'Henri Fromentin, ancien maire de Louviers, elle avait fait apposer une banderole à l'entrée de l'actuelle rue Pierre Mendès France sur laquelle on pouvait lire « Nucléaire égale danger ! » Il s'agissait alors de protester contre le surgénérateur superphénix. Trente années ont passé. Le danger est là. Plus que jamais.