Lorsque le narrateur découvre un jour que son père lit son blog depuis quelques mois, le sentiment de voir son intimité violée est fort. Sa vie entière est ressassée sur ces pages, et l'adolescent se sent trahi. Il décide de se venger et de ne plus parler à son père. Mais lorsque celui-ci dépose une mystérieuse boîte devant sa chambre, les rôles s'inversent...
Il est difficile de ne pas trop en dire sur ce court roman...Son originalité réside dans la sensibilité de son ton et l'approche psychologique par un héros masculin d'une activité souvent connue pour être appréciée par les filles, la rédaction d'un journal. L'emploi de la narration à la première personne permet de s'identifier rapidement au personnage principal et de comprendre son ressenti.
L'idée de comparer blog et journal intime n'est pas en soi originale mais permet d'aborder des problématiques de conflit génrationnel par ce biais. Le héros et son père réussissent à trouver des points communs à leurs jeunesses respectives et renouer ainsi le dialogue.
Une intrigue bien ficelée, portée par un narrateur adolescent, qui aborde aussi bien les problèmes familiaux que les dangers d'internet, le tout sans démagogie ni moralisme, et un texte fragmenté qui ne tombe pas dans l'écueil d'employer le langage des jeunes pour les séduire sans pour autant laisser transparaître la parole de l'adulte qui écrit derrière, bref, une lecture que j'ai vraiment appréciée et qui, je pense, saura conquérir un lectorat d'adolescents, filles comme garçons, qui sauront s'identifier au narrateur.
Quand à Jean-Philippe Blondel, rencontré au Festival Encres Vives à Provins le weekend dernier, il m'a conquise par son humour et sa gentillesse (ce qui m'a poussée à acheter This is not a love song et Le baby-sitter)