Tout le marché s’affaire dans ce secteur commerçant de La Rochelle encore bruissant de l’activité des petits métiers et artisanats qui n’avaient, à l’époque, pas besoin de marché pour s’étaler en public. Le flâneur associe à ces vocables anciens, dont la sonorité ressuscite des figures avalées par le monde moderne, tout un monde d’échoppes, de négoces, d’activités et de voix.
Certains samedis dimanches, en fin de matinée, sous le ciel ouaté de décembre et dans l’éclat frileux des lumières de Noël, c’est un coup de baguette magique. Ou bien, à l’inverse, dans le bleu de l’été, sous un soleil lampadaire qui jette de la paille sur le pavé, c’est aussi un coup de pinceau.
Les rues des Cloutiers, des Drapiers, des Merciers, des Bonnes Femmes se remettent à vivre autrement, et dans la toile délicieusement odorante d’une fin de marché, c’est Brueghel qui revient. Et, sur le pavé éphémère d’un instant volé au XXI° siècle, il pose son chevalet.