Scénariste : Fabien Vehlmann
Dessinateur : Jason
Parution : Février 2011
« L’île aux cent mille morts » est une bande dessinée édité chez Glénat et paru le mois dernier. Vendu quinze euros, l’ouvrage est d’excellente qualité. L’histoire se déroule sur une cinquantaine de pages. Fabien Vehlmann est le scénariste. Les dessins sont l’œuvre de Jason. Les couleurs sont confiées à Hubert. Cet opus est un « one shot ». La couverture nous transporte sur une île. On y découvre un enfant suivi par un pirate et son épée. Ils errent au beau milieu de ce qui semble être un cimetière. Entre le titre et cette image, il semble qu’une histoire de pirate nous soit offerte.
La première page nous en offre la confirmation. On découvre Gweny qui, au bord de la mer, découvre une bouteille contenant une carte au trésor. Elle y voit l’opportunité de retrouver son père. En effet, ce dernier, suite à une découverte identique, est parti en quête de la fameuse « Ile aux cent mille morts ». Il n’est jamais revenu. C’est ainsi que Gweny part en quête de cette fameuse île. Pour cela, elle embarque en compagnie de pirates, seuls aptes à la mener à bon port.
L’histoire utilise un thème déjà usité. Une carte au trésor, des pirates, une quête personnelle… Tous les codes sont utilisés. Ce n’est pas pour me déplaire car ce sont des outils qui, bien dosés, peuvent donner lieu à des intrigues passionnantes. Cet album s’adresse à un public relativement large. Les dessins sont épurés et sont accessibles à tous. L’histoire est claire. Je pense que toute la famille peut prendre plaisir à découvrir cette fameuse île aux cent mille morts.
L’intrigue s’installe rapidement. La narration ne s’embarrasse pas de digression. Les événements se succèdent à un rythme soutenu. Les rebondissements sont fréquents. Cela fait que notre lecture n’est jamais gagnée par la lassitude ou l’ennui. La trame est assez intéressante. Les personnages sont plutôt réussis. De plus, les dialogues tombent souvent justes. Certaines répliques sont bien senties et nous font sourire aisément. L’histoire possède un ton assez décalé qui se savoure agréablement. On regrette même parfois que cette dimension-là ne soit pas davantage développée.
L’histoire est centrée autour du personnage principal de Gweny. Elle est une jeune fille qui veut sauver son père. Son côté surprenant est la maturité dont elle fait preuve. Malgré son statut d’enfant, elle n’a aucun mal à gérer toutes les situations et à manipuler à sa guise tout le monde, même les plus grands pirates. Autour d’elle, gravitent beaucoup de protagonistes secondaires globalement réussis. Aucun n’est héroïque ni charismatique. C’est un petit peu le rendez-vous des bras cassés et des peureux. Cela fait que ressent plutôt de la sympathie pour tout ce beau monde.
Cela fait que la lecture est divertissante et agréable. On sourit souvent, on rigole de la maladresse des personnages. Bref, l’album est bon enfant. Il s’agit d’un album léger. La clarté des couleurs et la simplicité des dessins accentuent cet état de fait. On est pas du tout envouté par une atmosphère oppressante ou prenante. On est dans un roman d’aventure ou l’action est privilégiée aux sentiments que peut nous faire ressentir l’ambiance de la lecture.
Comme je viens de l’évoquer, les dessins sont très faciles d’accès. Je découvre Jason dans cet opus et la rencontre est agréable. Le trait est très clair et épuré. Cela va avec des couleurs nettes. Les personnages sont également très particuliers. En effet, ils se ressemblent tous et ont globalement des visages inexpressifs. Ce n’est pas quelque chose de négatif. Au contraire, cela offre une dimension originale et unique à cet album. Le découpage des cases est lui très classique. La majorité des pages est composée d’un damier de neuf cases équivalentes.
Au final, j’ai pris énormément de plaisir à lire ce bouquin. Certes, l’histoire ne va pas révolutionner l’histoire du neuvième art et les dessins n’auront pas forcément une exposition en leur honneur d’ici peu. Mais cela n’empêche pas la lecture d’être agréable et divertissante et ce n’est déjà pas si mal…
par Eric the Tiger
Note : 13/20