Man Utd 2 - 0 Arsenal (FA Cup)

Publié le 13 mars 2011 par Dlem

United accède aux demi-finales de la Cup grâce à une victoire acquise aux dépens d'Arsenal.

Je dois bien vous avouer qu'avant le match, j'étais plutôt du genre pessimiste, au vu de nos récents résultats et de nos blessés. Cette approche négative de ce choc fut encore renforcée lorsque j'ai découvert la composition de Sir Alex, pour le moins inédite. Au final, j'ai un peu honte d'avoir douté de mon équipe, qui s'est qualifiée sans trop de problème, même si Van der Sar a sorti quelques grands arrêts.

Man Utd n'est certes pas le Barça, mais notre club élimine également Arsenal d'une coupe avec une équipe semi B et un milieu O'Shea-Gibson au coup d'envoi ! La même tactique semble toujours porter ses fruits face aux Baby Gunners, visiblement encore sonnés par leur déroute en Coupe d'Europe. Cela fait quelques années que nous jouons les londoniens de la même manière, avec un pourcentage de victoires très important. En laissant l'initiative aux petits artistes de Wenger pour procéder par des contres rapides, les Red Devils ont une fois de plus visé juste.

Mais parlons un peu de ce onze de départ pour le moins inédit. Celui qui a parié sur cette compo a dû gagner gros, jugez plutôt : Une défense composée, de droite à gauche, de Brown, Smalling, Vidic et Evra, un milieu de terrain Rafael, O'Shea, Gibson, Fabio, pour une attaque Rooney, Chicharito ! On savait que beaucoup de joueurs manquaient à l'appel, mais de là à imaginer un tel schéma, avec nos deux arrières-latéraux-brésiliens-jumeaux comme ailiers, il fallait être écossais pour pondre ça. Surtout après des déclarations affirmant une équipe la plus forte possible pour un quart de Cup important. Sir Alex nous a encore menés en bateau, puisque sur le banc se trouvaient, entre autres, Berbatov, Giggs, Scholes ou... Valencia ! Encore une entourloupe de notre manager amateur de chewing gums, qui avait certifié quelques heures plus tôt qu'il était trop tôt pour prendre le risque d'aligner l'équatorien.

En face, Wenger affichait ses ambitions en alignant sa plus belle équipe possible, où les Nasri, Van Persie, Arshavin, Diaby, Wilshere et autres Sagna étaient bien présents pour faire taire l'adage qui veut que "jamais deux sans trois". Deux, c'était le nombre d'éliminations subies par les Gunners en autant de semaines. Autant dire que cette Cup était primordiale dans leurs rêves de conquête d'un trophée qui leur fait défaut depuis six longues saisons.

L'entame de la rencontre était clairement à l'avantage des Gunners, qui monopolisaient le ballon, sans toutefois trouver la faille dans un bloc mancunien très organisé, compact et comptant pas moins de huit joueurs à vocation défensive. Puis, à la 28ème minute, United faisait preuve, comme souvent cette saison, d'un réalisme qu'on aurait qualifié d'italien il y a moins de dix ans. Fabio était à la base d'une très belle action rapide et fatale, après avoir récupéré le ballon dans son propre camp, le petit brésilien trouvait son double à droite d'un très bel extérieur du droit, Rafael retrouvait son frère à l'entrée du rectangle, lequel cédait le ballon à Rooney qui adressait un centre parfait à Chicharito, vers le poteau gauche d'Almunia, le mexicain forçait le portier espagnol à une belle détente mais Fabio était à l'affut et parvenait à propulser le ballon au fond des filets malgré la pression de Koscielny. 1-0 ! Plus qu'une heure à tenir...

Alors que le public commençait à gronder et qu'on croyait de plus en plus à un foutage de gueule de la part de Fergie, les Red Devils, qui avaient procédé jusque là par de vilains longs ballons imprécis, ouvraient la marque de bien belle manière. Cet avantage, obtenu contre le cours du jeu, ne changeait nullement le comportement des deux équipes. United continuait de défendre en laissant le ballon à Arsenal qui se montrait à moitié dangereux via quelques essais que Van der Sar se fit un plaisir de stopper.

La seconde période changera un peu de physionomie. Sir Alex opéra à un changement significatif en remplaçant l'excellent Fabio par Valencia, le revenant. Les 75000 personnes présentes à Old trafford réservèrent un accueil chaleureux à l'annonce de ce changement par le speaker. Ce public allait alors vivre cinq minutes de folie et passer du frisson d'angoisse aux vibrations du plaisir. Koscielny se créait coup sur coup deux occasions très franches de ramener son équipe à égalité, mais Van der Sar sortait le grand jeu avec deux parades de grande classe. Le portier batave rêve d'une coupe d'Angleterre avant de prendre sa retraite et l'a bien fait comprendre à son adversaire du jour. Et au lieu de nous retrouver à 1-1, nous doublions notre avantage dans la foulée. Une fois de plus, Rafael était impliqué. Servi par Valencia aux abords du rectangle, le plus titulaire des deux frères feintait un centre avant de rentrer dans la surface côté droit et d'adresser une passe vers Hernandez, bien contré par Djourou. Le ballon s'envola au second poteau où Rooney faisait mouche dans un angle très fermé. 2-0 (49ème minute).

Comme le foot peut être coquin... Passés à un micro poil de zizi de bébé mouche de l'égalisation, les Red Devils faisaient le break et assomaient leurs adversaires qui ne s'en remettront jamais. Il y aura encore des occasions de part et d'autre, mais Van der sar et Almunia sortiront encore le grand jeu pour que le score ne bouge plus. La rentrée de Giggs a fait du bien et celle de Paul Scholes a permis au rouquin de récolter son carton jaune habituel. Scholesy sera même victime d'un second geste dangereux mais la clémence de l'arbitre lui évitera l'exclusion, alors que les sales gosses Nasri et Wilshere tentaient de provoquer un joueur dont la carrière et le talent devraient leur inspirer un peu plus de respect. Arsenal terminera la rencontre à dix suite à la blessure de Djourou, touché par son coéquipier Sagna lors d'une intervention chaude devant le renard Hernandez. El Chicharito manquera encore une occasion en or de faire porter l'addition à 3-0, ce qui aurait été plus que flatteur, avouons-le.

Nous voici donc en demi-finale de la Cup et à nouveau victorieux après une semaine très difficile. Nul doute que cette victoire fera un bien fou à l'équipe avant la réception de l'OM, mardi. Didier Deschamps, présent dans les tribunes, n'aura pas pu tirer beaucoup d'ensignements vu la composition surprise de Sir Alex. Le tacticien marseillais aura tout de même noté la force défensive de cette équipe et sa faculté à faire bloc devant son but, à presser collectivement et à convertir ses occasions. Ferguson a réussi son pari fou : il est qualifié et a laissé au repos de nombreux cadres... La roue tourne, et les malheurs d'Arsène continuent.

Au niveau individuel, les mauvaises notes vont à nouveau à Gibson et Brown. O'Shea, quand à lui, bénéficie de plus de clémence car il a évolué sur cette rencontre à trois places différentes ! Au rayon satisfactions, les frères Da Silva, alignés un cran plus haut qu'à l'acoutumée, ont été plus que convaincants et semblent fournir à leur manager des solutions de choix sur les flancs. Ce n'était pas le jour d'Hernandez, qui n'a pas ajouté un but à son compteur, mais le petit pois a un pied (ou une tête) dans les deux buts et a pesé sur la défense des Gunners. Smalling et Vidic sont toujours aussi solides et Evra est toujours le meilleur arrière gauche du championnat (restons modestes). Antonio Valencia, pour un retour, a semblé très en jambes. En une mi-temps, il a montré qu'il n'avait rien perdu de son football et de ses centres si précieux, un vrai bonheur qui compense la perte de Nani pour les emaines à venir.

La palme revient d'une part à Wayne Rooney qui s'est dépensé sans compter pendant les 100 minutes de ce match. Le pitbull n'a toujours pas retrouvé le génie des saisons passées ni le killer instinct qui l'a vu inscrire plus de 40 buts l'an dernier, mais son travail est toujours aussi énorme et ponctué aujourd'hui par un but important. D'autre part, Edwin Van der Sar... Reste encore un an, Edwin, bordel ! Notre géant aux grandes oreilles va nous manquer, c'est certain. Il a encore prouvé aujourd'hui qu'il avait encore sa place parmis les cinq meilleurs au monde, avec des arrêts extraordinaires.

La finale à Wembley n'est plus qu'à un pas, avec, pourquoi pas, un derby mancunien face à Shitty dans la capitale. Mais au-delà de cette qualif, United vient de porter un gros coup au moral des Gunners qui se voyaient encore tout gagner il y a moins d'un mois et qui se retrouvent avec le seul championnat comme ultime objectif. Une fameuse banderille plantée dans les côtes de notre rival numéro un à la conquête du titre.

United : Van der Sar, Brown, Smalling, Vidic, Evra (Scholes), Rafael (Giggs), Gibson, O'Shea, Fabio (Valencia), Rooney, Hernandez.

Pas utilisés : Kuszczak, Berbatov, King, Obertan.

Homme du match : Entre un Rooney buteur omniprésent en attaque, au milieu et en défense et un Van der Sar multipliant les sauvetages de haut vol, je choisis le hollandais. Wayne Rooney ne prend pas sa retraite en juin et aura encore beaucoup de récompenses, dont celle d'homme du match de ce blog, qui lui tient de source sûre très à coeur.

Erratum : les plus affutés d'entre vous auront relevé une ineptie dans ma preview de cette rencontre. En effet, j'ai pronostiqué une victoire aux penalties, chose impossible, le réglement de la FA Cup prévoyant un replay en cas d'égalité. Mea culpa !

Les buts en video :


man1066 par arsenalist


man20h57 par arsenalist