Le régime d'Alger soutient Kadhafi
Il fut un temps où l’Algérie était à l’avant-garde des luttes pour l’émancipation des peuples. Cette période est définitivement révolue. L’affaire du pont aérien vers la Libye montre que le soutien de l’Algérie au Sahara occidental n’est plus qu’un chapitre des haines officielles algéro-marocaines. Les peuples, les dirigeants d’Alger s’en foutent. La preuve : qu’ont-ils fait pour libérer les milliers d’Algériens qui croupissent depuis des années dans les prisons libyennes, non jugés, accusés de délits fantaisistes ? Comment ont-ils réagi quand Ben Ali, en 2004, a sorti sa police pour réprimer à la Maurice Papon des supporters du pays voisin, organisant à Sfax une véritable chasse à l’Algérien, soldée par des centaines de blessés ? Ces supporters, qui avaient assisté pacifiquement à plusieurs matchs de la CAN, protestaient parce qu’on leur avait vendu de faux billets et qu’on les a empêchés d’accéder au stade. Eh bien, malgré une condamnation internationale, notre bon ministre de l’intérieur de l’époque, M. Yazid Zarhouni, a félicité la police tunisienne pour son excellent travail !
L’attitude de l’Algérie officielle face au massacre des Libyens, en plus d’offrir le spectacle lamentable de deux dictatures qui se solidarisent, est surtout une exportation du racisme intérieur contre les populations locales. Kadhafi a raison de mépriser les siens, de les écraser comme des mouches, parce que je fais la même chose avec les miens.
Quand un régime fait passer son pays du soutien des luttes d’émancipation des peuples vers le soutien des crimes contre l’humanité, quand il déshonore les siens et se dégrade à ce point, on peut pronostiquer qu’il ne lui reste pas beaucoup de temps à vivre.
Lien vers l'interview de M. Abdelhafidh 'Ouqa