Le pitch : Une équipe de reportage suit Katy, productrice télé aux dents longues, qui décide de lancer une nouvelle émission de télé-réalité qui fera exploser les scores d'audience. Les candidats de cette émission au concept révolutionnaire vont s'affronter en direct à la roulette russe pour gagner 5 millions de dollars.
Live ! est un vrai film malade bien qu'original sur quelques plans (et encore). Mal segmenté et répartit en deux sections inégales (1 heure d'exposition futile pour 1/2 heure semi-intéressante), le long métrage de Bill Guttentag opte pour le profil "documentaire inside" afin d'analyser les arcanes de la télé-réalité et sa dangereuse évolution. Portrait d'une société avide de succès, de popularistation et de rêves inaccessibles, Live ! s'acharne dans un premier temps à développer le portrait des 6 candidats, chacun représentant une portion de la population américaine face à l'exposition de l'héroïne productrice de ce show immonde. Si la mécanique du démarrage est un peu originale, la répétition des faits durant 60 minutes est affreusement agaçante. Entièrement pompé et sans aucune retenue sur la structure de fond comme de forme d'American Dreamz, Live ! s'en démarque unqiuement par le fait d'opter pour l'option "roulette russe" et mort à l'écran. Manque de chance pour lui, ce processus rappelle quelque peu 13 tzameti. Futile et exempt de sursauts scénaristiques véritablement osés (tout est archi téléphoné) la seule touche d'ironie survient du rebondissement final survenant dans les 2 dernières minutes du film.
Que reste t-il alors de cette légère "arnaque" faussement provocante ? Eva Mendes tout d'abord. La demoiselle qui a visiblement décidé de prendre des risques depuis La nuit nous appartient, se positionne comme une productrice qui tente un coup de poker à l'écran comme à la ville (elle officie également en tant que productrice exécutive sur le métrage). Sa plastique et son tempérament vénéneux font le reste. Excepté le cas Mendes et peut-être David Krumholtz (la série Numbers) aux faux airs de Patrick Dempsey rien ne convainc. Jeffrey Dean Morgan pleurniche et cachetonne dans un registre larmoyant peu convaicant, Eric Lively explose le cliché du californien kamikaze dopé au syndrome Point Break, Jay Hernandez fait pâle figure. Bref rien de très excitant. Si le second degré se fait souvent sentir, il en devient au final vraiment très et trop maladroit.Au final Live ! sort la tête de l'eau lors de quelques rares moments intenses (les pics lancés à l'univers télé durant le démarrage, la balle meurtrière, le rebondissement final) mais sombre complètement dans un ennui abyssal dénué d'émotion et de surprise... la faute à une accumulation de clichés, de répétitions inutiles, de gros sabots et de fausses provocations sans impact. Un vrai dommage pour un regret d'inovation.
Pourquoi y aller ?
Pour Eva Mendes. Pour la fin du film.
Ce qui peut freiner ?
Le manque d'originalité. Le manque de prises de risques. Les clichés à la pelle.