Les Etats-Unis et les autres grandes économies pourront si besoin est puiser dans leurs réserves stratégiques de pétrole pour éviter que la flambée des cours d’or noir n’étouffe la reprise mondiale, a déclaré jeudi le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner.
Timothy Geithner, qui intervenait devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat, a également renouvelé les reproches américains sur le cours jugé trop bas du yuan chinois, et fait part aux parlementaires de sa résolution à développer le commerce extérieur des Etats-Unis.Concernant le pétrole, il a souligné qu’il restait une capacité « considérable » de production non utilisée en plus des stocks « substantiels » à disposition.
« Si nécessaire, ces réserves pourront être mobilisées afin d’atténuer les effets d’une perturbation forte et prolongée », a-t-il dit.Les violences politiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ont fortement perturbé ces dernières semaines les marchés pétroliers, qui redoutent une contagion à l’Arabie saoudite.
Timothy Geithner n’a pas laisé entendre qu’un recours aux réserves stratégiques était imminent, mais a plutôt voulu faire valoir les options qui s’offraient à Washington en cas de difficultés prolongées.
Les réserves stratégiques de pétrole, créées au milieu des années 1970 dans la foulée de l’embargo des pays arabes sur le pétrole, ne sont généralement utilisées par Washington qu’en cas d’interruption prolongée de l’approvisonnement.
La dernière fois que le gouvernement y a puisé remonte à 2005, après l’ouragan Katrina. Les cours avaient peu après chuté de 9%.De 86 dollars environ avant le début des manifestations en Egypte, fin janvier, les cours du baril de brut léger ont depuis franchi les 100 dollars.Timothy Geithner a assuré que l’administration Obama suivait de près l’évolution de la situation au Moyen-Orient, et reconnu que la hausse des matières premières alimentaires aussi bien qu’énergétiques était un facteur de pression sociale dans de nombreuses régions du monde.Les Américains, a-t-il toutefois ajouté, en subissent moins l’impact.
« Aux Etats-Unis, la hausse du prix de l’essence réduit le pouvoir d’achat des consommateurs, mais l’inflation sous-jacente sur l’ensemble des biens et services est modeste », a-t-il dit.Il a ensuite de nouveau lancé un appel à un accord mondial sur « un renforcement des normes sur les politiques de change », afin de garantir que certains pays n’utilisent pas un cours artificiellement bas pour favoriser leurs exportateurs au détriment de ceux des autres Etats.
« Il existe un large consensus selon lequel les grandes économies – pas seulement l’Europe, le Japon et les Etats-Unis, mais aussi les grandes économies émergentes – doivent laisser leurs taux de changes s’ajuster en réaction aux forces du marché.
« Le yuan chinois « reste substantiellement sous-évalué », a-t-il ajouté, et les demandes adressées à Pékin en ce sens n’ont eu qu’un succès limité.