Paul
Un film de Greg Mottola (2010) écrit par Simon Pegg & Nick Frost avec eux-mêmes & Jason Bateman.
Genre : Comédie de SF
Date de sortie en salles : 02/03/2011
Séance de 19h30. VF.
Résumé : Il y a 60 ans, Paul, le chien d’une jeune fille vivant au Nouveau-Mexique, s’est retrouvé écrasé par une… soucoupe volante.
De nos jours, deux nerds anglais, Graeme et Clive, ont décidé de réaliser leur fantasme ultime : se rendre à la Comic-Con de San Diego puis louer un camping-car afin de sillonner les USA en s’arrêtant sur tous les sites relatifs aux extraterrestres, en passant par la fameuse « Zone 51 » et Roswell. Mais en route ils tombent nez à nez avec… un alien !
Une chronique de Vance
Une bande annonce croustillante, deux noms (Pegg & Frost) synonymes jusque là d’humour garanti (Shaun of the dead, Hot Fuzz, c’était eux !), un sujet porteur : il n’en fallait pas plus pour que je programme une séance avec des amis proches.
Le Coin du C.L.A.P. : arrivés avec une demi-heure d’avance, j’en ai été réduit à la passer dans la voiture en compagnie de la vingtaine de comics que je venais d’acheter. J’ai choisi de lire le premier tome de X-Men : Origines et fini celles sur Diablo (pas trop mal, mais manquant de cohérence avec la sacro-sainte continuité Marvel) et Colossus (Trevor Hairsine au dessin et une histoire plutôt bien écrite).
Bien entendu, je savais qu’il me faudrait bien tempérer mon enthousiasme initial. D’abord, en temps que gérant du Palmarès Interblogs, j’avais réceptionné des notes qui, sans être médiocres, n’étaient pas non plus exceptionnelles : Paul ne semblait pas être le monument de la geekitude que Shaun of the dead l’est encore. La faute peut-être à une production américaine qui allait forcément atténuer la portée des remarques grinçantes et parfois iconoclastes de nos deux compères britanniques, ou à une réalisation moins ouvertement satirique et davantage orientée « farce » (si l’on s’en tient au fait que Mottola est le metteur en scène de Supergrave et que Paul soit doublé par Seth Rogen). Peut-être fallait-il également s’attendre à une baisse de régime, une lassitude (Simon Pegg est scénariste depuis 1995), tant de la part des auteurs que des spectateurs ?
Le bilan, quoi qu’il en soit, est tout de même globalement positif. D’abord, le film ne peut que caresser tout amateur de SF dans le sens du poil : les références, directes ou indirectes, pleuvent à chaque séquence, et on s’amusera forcément à repérer les allusions à X-Files, Star Wars, Star Trek, Retour vers le futur ou Men in Black et même Predator ! On ne peut que saluer l’hommage rendu aux grands succès de Spielberg, tant dans les dialogues (E.T.) que dans les accessoires, les musiques ou les lieux (Indiana Jones) : entendre un set de feu d’artifice jouer les 5 notes culte de Rencontres du 3e type est au moins aussi jouissif que reconnaître l’air de la Cantina de Mos Eisley interprété par un groupe local dans un bar de motards. Et le finale réussit à y associer dans un même délire Aliens !
Le film est construit suivant les codes bien établis du buddy movie et de la course-poursuite : notre duo de choc, des nerds reconnus comme tels par tous ceux qui les croisent (et portent sur eux un regard parfois gentiment condescendant, d’autres fois carrément agressifs – quand ils ne sont pas simplement pris pour des gays en goguette) se voit affublé d’un individu qui, outre le fait qu’il concrétise des années de fantasmes (l’un est devenu écrivain de SF, l’autre illustrateur de SF), est également recherché par des agents fédéraux ; après quelques tergiversations, nos deux Anglais décident de l’aider dans son entreprise (il serait dommage pour eux de passer à côté des vacances de leur vie). Etrangers en terre étrangère, ils se retrouvent paradoxalement conseillés par un alien sur le mode de vie des Américains – dommage que cet aspect, ce parallèle extraterrestre/immigré, ne soit qu’effleuré, il y avait du potentiel (comme dans cette discussion nonsensique entre les deux nerds british et le groom indien de leur hôtel). En chemin, ils devront faire fi des obstacles que constitue la faune du Middle-West : deux chasseurs arriérés, un Fondamentaliste gérant d’un motel et sa fille borgne, tout en tentant d’échapper à ces agents heureusement abrutis. Le rythme n’est malheureusement pas trépidant et parfois même frustrant, un peu à la manière de l’épopée de Starman de Carpenter dont le film reprend la trame et quelques éléments. Pour le reste, c’est un gros patchwork souvent drôle, parfois gentiment pathétique de situations cocasses, de répliques savoureuses et de clins d’œil plus ou moins appuyés.
A noter que ceux qui le verront en VF reconnaîtront sans peine Philippe Manœuvre qui double Seth Rogen (l’interprète de la voix de Paul) : franchement agaçante au début, son intonation particulière finit par passer ; cela dit, le doublage n’est pas le point fort de ce film, bien qu’il nous fasse reconnaître très vite la voix – et l’interprète, donc – de celle qui joue la supérieure des agents fédéraux.
Très agréable divertissement, donc. Et je veux le même T-shirt que Graeme à la fin !
Ma note : 3,8/5
Note moyenne au Palmarès : 3,63/5 pour 11 votes.