Alas, my love, you do me wrong
To cast me off discourteouslyFor I have loved you well and longDelighting in your company.
Greensleeves was all my joyGreensleeves was my delightGreensleeves was my heart of goldAnd who but my lady greensleeves.
Your vows you've broken, like my heartOh, why did you so enrapture me?Now I remain in a world apartBut my heart remains in captivity.
I have been ready at your handTo grant whatever you would craveI have both wagered life and landYour love and good-will for to have.
If you intend thus to disdainIt does the more enrapture meAnd even so, I still remainA lover in captivity.
My men were clothed all in greenAnd they did ever wait on theeAll this was gallant to be seenAnd yet thou wouldst not love me.
Thou couldst desire no earthly thingBut still thou hadst it readily.Thy music still to play and singAnd yet thou wouldst not love me.
Well, I will pray to God on highThat thou my constancy mayst seeAnd that yet once before I dieThou wilt vouchsafe to love me.
Ah, Greensleeves, now farewell, adieuTo God I pray to prosper theeFor I am still thy lover trueCome once again and love me.
La légende veut que cette célébrissime chanson ait été écrite par le roi Henri VIII faisant la cour ( !) à Anne Boleyn, aux alentours de 1530. En réalité, cette chanson serait plus récente, avec une composition mélodique d’influence italienne qui n’atteint l’Angleterre qu’après la mort de ce roi. Les premières traces écrites du texte datent des années 1580, et la mélodie est répertoriée à partir de 1652. En France, la mélodie est universellement connue, mais avec des paroles religieuses qui n’ont rien à voir avec le texte original, sur lequel les experts se perdent en conjectures. L’hypothèse Henri VIII/Anne Boleyn ne résistant pas à l’expertise historique, certains y voient une chanson galante pouvant s’adresser à une femme « aux mœurs légères » comme le suggérerait la couleur verte, tandis que d’autres en font une chanson d’amour courtois à une femme distante et respectable.Quoi qu’il en soit, cette chanson me paraissait mériter une traduction, et c’est ce que j’ai tenté de faire à partir de l’une des nombreuses versions disponibles. Cependant, c’est surtout la chanson de Léonard Cohen « Leaving Greensleeves » qui a attiré mon attention sur la source de son inspiration et m’en a fait découvrir l’histoire. De fait, Léonard Cohen ajoute le mystère au mystère, pour notre plus grand plaisir.Il est amusant de noter que "Greensleeves", chanson profane, a fait jadis l'objet d'une récupération religieuse sans vergogne, tout comme, plus récemment, "Hallelujah", chanson on ne peut plus profane de Léonard Cohen, a été travestie et exploitée dans une version religieuse que je préfère ne pas citer... Les "marchands du temple" se sont jamais bien loin !
Manches-Vertes
Hélas, amour, me fîtes tortEn m’écartant avec violenceCar je vous ai aimé si fortEbaudi par votre présence
Manches-Vertes était ma joieManches-Vertes était mon régalManches-Vertes était mon cœur d’orEt qui d’autre que ma Dame Manche-Vertes
Vos vœux et mon cœur fites choirPourquoi suis-je par vous fascinéMaintenant, un monde nous séparePourtant mon cœur reste emprisonné
Je restais prêt à satisfaireLe plus petit de vos désirsVous offrais ma vie et mes terresPour votre amour, et un sourire
Si vous me montrez du méprisMon désir est exacerbéCar je demeure, même ainsiVotre amant en captivité
Mes hommes, tout de vert vêtusVeillaient sur vous à tout instantN’était-ce pas charmante vueVous ne m’aimiez point, pourtant
Tout ce que vous pouviez souhaiterIci bas, l’aviez sur le champOn jouait musique et chantaitVous ne m’aimiez point pourtant
Mais je prie Dieu dans les cieux pourQue, par ma constance, charmée,Avant le dernier de mes joursVous daigniez enfin m’aimer
Manches-Vertes, au revoir, adieuJe prie Dieu qu’il comble vos joursCar je suis toujours amoureuxRamenez-moi votre amour
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)