MONTRÉAL, le 23 septembre 2010 - Diagnostics de schizophrénie ou de troubles psychotiques riment souvent avec médication. Les médicaments contribuent certes à diminuer la majorité des symptômes mais parfois, les hallucinations, les troubles cognitifs et autres symptômes négatifs persistent. Existe-t-il autre chose que les pilules pour atténuer ces symptômes ?
Selon de récentes études européennes, la stimulation transcrânienne pourrait bien aider les professionnels en santé mentale à traiter leurs patients souffrant de troubles psychotiques et de schizophrénie.
En collaboration avec l’Hôpital Le Vinatier de Lyon (France), l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et la Chaire Eli Lilly Canada de recherche en schizophrénie de l’Université de Montréal présentent le colloque La psychose dans tous ses états où de nombreux experts européens et québécois partageront leurs expertises et les dernières avancées en matière de traitements.
L’événement se déroule comme suit :
- le 29 septembre la journée Les pilules et quoi d'autres… de la Chaire Eli Lilly Canada de recherche en schizophrénie de l’Université de Montréal qui se tiendra à l'Hôpital Louis-H. Lafontaine
- les 30 septembre et 1er octobre, le colloque La psychose dans tous ses états qui se tiendra à l'Université du Québec à Montréal
La stimulation transcrânienne (TMS)
La stimulation magnétique transcrânienne (TMS) est une technique médicale utilisée dans le diagnostic des maladies neurologiques, comme outil d'investigation scientifique en neurosciences et comme traitement clinique dans certaines affections psychiatriques.
Elle consiste à appliquer une impulsion magnétique sur l'encéphale à travers le crâne de façon indolore au moyen d'un appareil. La variation rapide du flux magnétique induit un champ électrique qui modifie l'activité des neurones situés dans le champ magnétique. Une utilisation courante de la TMS est la stimulation dite répétitive (rTMS) qui consiste à émettre une série d'impulsions pendant un intervalle de temps donné de façon à modifier sensiblement l'activité de la région visée.
Les principales applications possibles en psychiatrie grâce à cet outil sont le traitement de la dépression unipolaire, des hallucinations auditives dans la schizophrénie et de la symptomatologie négative chez les patients pharmaco-résistants. Avant de devenir un outil thérapeutique potentiel, la rTMS était déjà utilisée comme outil de recherche, d’une part pour améliorer la compréhension des relations entre le fonctionnement cérébral et un comportement donné et, d’autre part, pour mieux comprendre les processus cognitifs en jeu lors de la réalisation de certaines tâches cognitives.
La schizophrénie : quelques statistiques
La schizophrénie est une maladie dévastatrice. Bien que les mécanismes physiopathologiques exacts soient toujours inconnus, on croit qu’un déséquilibre biochimique en est la cause. Caractérisée par des hallucinations, des pensées incohérentes et un arrêt des activités sociales, la schizophrénie se développe habituellement à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Environ 300 000 Canadiens en seront atteints à un moment ou à un autre de leur vie. Les coûts directs et indirects de la schizophrénie dépassent les 4 milliards de dollars par année au Canada.
Journée scientifique de la Chaire Eli Lilly : autres thèmes abordés
En plus de prendre part à une formation sur la stimulation transcrânienne, les participants à la journée scientifique pourront également en apprendre plus sur les principes de la remédiation cognitive pour la réadaptation des patients atteints de schizophrénie en assistant aux présentations de trois experts européens en la matière.
Colloque La psychose dans tous ses états : autres thèmes abordés
Cent ans après Eugène Bleuler, médecin qui donna à la maladie le nom de «schizophrénie», le colloque fera le point sur les modèles conceptuels et sur les approches thérapeutiques utilisées à ce jour. Il examinera également les nouveaux courants majeurs, tels que les neurosciences, la génétique et la remédiation cognitive. Ce faisant, il permettra de se familiariser avec de nouvelles avenues thérapeutiques et de nouvelles technologies émergentes comme la stimulation transcrânienne. Ce sera aussi l’occasion de mieux cerner les enjeux sociétaux autour de la psychose tels que, la stigmatisation, l’éthique, la réhabilitation et la réinsertion.
La Chaire Eli Lilly Canada de recherche en schizophrénie consacre ses efforts à la détection et au traitement de la maladie dès ses premières manifestations. Elle résulte d’un partenariat entre Eli Lilly Canada, une entreprise pharmaceutique, l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal et l’Université de Montréal. Ses travaux de recherche englobent également la pharmacologie, la neuropsychologie cognitive, l’imagerie cérébrale, l’approfondissement des échelles d’évaluation, l’étude du sommeil, les psychothérapies cognitivo-comportementale et psycho éducative.