Passées les premières minutes, difficiles, de la « Tentation d’Eve », au Palace (antre de mes nuits parisiennes il y a maintenant quelques années..) où Marie-Claude Pietragalla pousse péniblement sa pomme (celle d’Adam, vous savez !
À 16 ans, Marie-Claude Pietragalla intègre le prestigieux Ballet de l’Opéra national de Paris. À 29 ans, l’artiste a l’immense privilège de danser à l’Opéra Bastille avec Patrick Dupond, sur Le Lac des cygnes, puis Les Variations d’Ulysse, de Jean-Claude Gallotta, trois ans plus tard.
Depuis 2004 enfin, elle dirige sa propre compagnie, la Pietragalla Compagnie. (cf.Wikipedia)
Vous l’aurez compris, Marie-Claude Pietragalla est une immense artiste, une danseuse et une chorégraphe reconnue par beaucoup, adulée ou bien rejetée, elle reste une référence pour toutes et tous car on ne peut rester insensible à son talent.
Je n’ai pour ma part que des connaissances embryonnaires en matière de danse contemporaine et spectacle vivant, mais la renommée de la brune rebelle et incendiaire avait évidemment titillé ma sphère de curiosité. Depuis longtemps déjà, fascinée par le personnage à la dimension vraisemblablement authentique, je n’eus qu’une hâte, en la sachant à Paris, celle de découvrir son dernier spectacle : « La Tentation d’Eve ».
Incroyable.. cette performance près deux heures sur scène pour narrer l’évolution (difficile.. avec accouchement dans la douleur !!!) de la gent féminine. Très loin pourtant d’être féministe — ma génération subissant encore les affres des conséquences de ce courant sur les relations « Hommes/Femmes » (mais là n’est pas le débat..) — le magnifique spectacle de Marie-Claude Pietragalla pousse chacune de nous dans les retranchements cérébraux et physiques de la Femme à travers les siècles et les époques, depuis le fameux Péché originel de l’Ancien Testament..
Cette envolée scandant les grands paliers de la mutation féminine nous a emportées, ML et moi, dans un tourbillon de sensations sans cesse renouvelées : accouchement de Soi et de l’Autre, errances, acquis à la sueur du front, joug du soit-disant « sexe fort », asservissement personnel aux tâches ménagères et aux contraintes des nouveaux métiers (sa satyre criante de vérité de l’univers de la finance et des « Amazones » du XXème siècle en tailleur Chanel, littéralement accrochées à leurs téléphones + ordinateurs, m’a littéralement stupéfaite !)..
Les Filles.. nous avons beau aller de l’avant… Il faut quand-même se souvenir qu’on revient de loin !!!!
Comment ressentir les (durs et laborieux !!) choix de nos aïeules ? Eh bien.. allez voir cette représentation personnifiée et incarnée de la Force qu’est Marie-Claude la Rebelle !!!
Divine de Beauté et de Dignité, du visage à la longévité de son corps parfait, cette artiste n’est que combat de l’expression corporelle : un combat racé destiné à rappeler ce que chacune de nous aurait peut-être tendance à oublier, voire même occulter.. le combat pour la Liberté !
ML, conquise, a juste ajouté (je ne puis l’incriminer) « mais.. quid du plaisir d’être Femme dans tout cela ? » Finalement, c’est vrai il est peu évoqué.. c’est à mon sens la seule ombre au tableau qui n’altère que très peu ce moment d’évasion au contact de cette grande artiste !
Sorry.. c’est jusqu’à ce soir (samedi 12 mars) mais à ma décharge, je l’ai vu mercredi..
Vidéo du spectacle