Actes Sud, 18 août 2010, 153 pages
Résumé de l'éditeur modifié :
1957. A Alger, le capitaine André Degorce retrouve le lieutenant Horace Andreani, avec lequel il a affronté l'horreur des combats puis de la détention en Indochine. Désormais les prisonniers passent des mains de Degorce à celles d'Andreani, d'un tortionnaire à l'autre : les victimes d'Indochine sont devenues bourreaux d'Algérie. Si Andreani assume pleinement ce nouveau statut, le capitaine Degorce, dépossédé de lui-même, ne trouve l'apaisement qu'auprès de Tahar, commandant de l'ALN, retenu dans une cellule qui prend des allures de confessionnal où le geôlier se livre à son prisonnier.
Mon avis :
Andreani s'adresse à son ancien capitaine pour lui exprimer combien il l'a déçu. Car Andreani, après le bourbier d'Indochine, y croyait, en cette guerre d'Algérie.
Le capitaine Degorce, lui, plus philosophe, se demande où il a laissé son âme, et la cherche auprès de son prisonnier algérien qui fait montre d'une grande maîtrise de soi et d'un désintéressement total de son sort.
Andreani, lui, veut venger la petite mariée tuée dans un attentat en plein bled pendant son mariage. Andreani a laissé son âme à cet endroit-là.
Degorce, lui, ne la retrouve pas....
Un roman sur la torture du côté des tortionnaires, car ils ont, pour certains d'entre eux aussi, une âme.
Une narration dense, comme ces personnages qui nous exposent leur vision, perdus au milieu de leur verbiage.
Un court roman pas facile à lire et qui peut rebuter par ce à quoi il nous renvoit, car, moi aussi, où ai-je laissée mon âme.....
L'image que je retiendrai :
Celle du mariage qui meurt sur une route d'Algérie.