Un an jour pour jour après sa première mobilisation, le collectif "Pas de bébés à la consigne" lance son acte II. Mobilisant les professionnels de la petite enfance et les parents, le collectif milite pour l'amélioration des modes d'accueil des jeunes enfants.
Une situation qui se dégrade
Pour les professionnelles de la petite enfance, assistantes maternelles et gardes d'enfants, ainsi que pour les parents, les conditions d'accueil et de scolarisation des jeunes enfants ne s'améliorent pas, bien au contraire.
Le collectif, crée en 2009 et regroupant une cinquantaine de syndicats et associations représentatives du monde de la petite enfance, dénonce ainsi une nette diminution du nombre de personnel et surtout de personnel qualifié. L'accueil en crèche et la garde collective ou individuelle en est grandement impactée. D'autant plus que les établissements sont de plus en plus "surbookés".
Déjà réclamé lors du dernier rassemblement en 2010, l'abrogation du décret publié le 8 juin 2010 et visant à "assouplir les conditions d'accueil dans les crèches", est une nouvelle fois à l'ordre des revendications.
Un décret "purement comptable"
Contesté avant même sa publication, le décret ne fait pas de émules. Pour le collectif, ce décret est bien trop mal pensé pour être utile. Basé sur une logique "comptable", il ne prend pas en compte les besoins de l'enfant. Légalisant le surnombre d'enfant (taux d'encadrement maximum porté à 120 %) , il inclut une "dé-professionnalisation" du secteur. Le personnel formé, insuffisant, est de plus en plus supplanté par un personnel non ou peu formé, au détriment de l'enfant. La surcharge d'enfants liée au manque d'encadrement, modifie un rôle d'accompagnement au développement de l'enfant (animations, jeux, éveil) par un rôle de surveillance pure.
Un plan d'urgence petite enfance
Au vu de la situation, les professionnels ont dégagés plusieurs modifications. Inscrites dans un"plan d'urgence petite enfance". Parmi les actions souhaitées :
- l'abandon du dispositif créant les maisons d'assistantes maternelles et les jardins d'éveil ;
- un plan ambitieux de formation de professionnel-les qualifié-es pour créer a minima 400.000 places d'accueil manquantes ;
- l'accès des professionnel(le)s disposant d'un CAP Petite enfance et des assistantes maternelles agréées qui le souhaitent aux formations d'auxiliaire de puériculture pour travailler en structure collectives ;
- le rétablissement des postes d'enseignants supprimés ;
- l'attribution des moyens nécessaires pour que chaque famille qui le souhaite puisse scolariser son enfant entre deux et trois ans dans des conditions adaptées à cet âge d'entrée à l'école maternelle ;
- le développement de l'école maternelle sur tout le territoire.
Une mobilisation nationale
En 2010, deux mobilisations à l'échelles nationale avaient réunies des milliers de manifestants. Cette année, des rassemblements sont prévus dans une quinzaine de ville dont Bordeaux, Brest, Lille, ou Rennes. Les DOM-TOM sont également concernés avec des actions prévues à la Réunion.