Le retour de nombreux jeunes bulgares partis à l’étranger pour étudier donne un nouveau souffle au pays et à son économie.
Comme de nombreux pays de l’Europe de l’Est où le système éducatif et universitaire est peu ou mal développé, la Bulgarie est touchée depuis quelques décennies par la fuite de ses cerveaux vers les pays riches européens ou nord-américains. Ce phénomène est dû principalement à une insuffisance des ressources pour l’enseignement et la recherche et s’explique par le manque de diplômés et de jeunes universitaires auquel s’ajoutent des effectifs de professeurs chercheurs extrêmement faibles.
La fuite des cerveaux en Bulgarie se manifeste de deux manières. Des diplômés, jeunes chercheurs voire des universitaires expérimentés quittent leurs instituts de recherche pour trouver à l’étranger ou dans un autre secteur économique des opportunités de travail qui promettent de meilleures rémunérations, conditions de travail ou encore de meilleures perspectives de carrières. Les universités bulgares rencontrent par ailleurs une autre difficulté : celle de réussir à former les jeunes sur des études longues type doctorat et celle de recruter des étudiants doctorants pour les amener à finaliser leurs études.
Cependant depuis quelques années le phénomène de fuite des cerveaux ou brain drain est atténué par le retour de certains étudiants revenus de l’étranger pour leurs études. En effet ils sont de plus en plus nombreux à revenir au pays pour des raisons diverses et variées. Des raisons sociales comme la volonté d’améliorer les conditions de vie des bulgares, économiques comme le fort esprit d’entreprise et le souhait d’être utile dans son pays, et culturelles comme de changer les mentalités bulgares concernant la politesse par exemple : les jeunes diplômés de retour sont de plus en plus surpris le fait que personne ne se salue dans les lieux publics…
En ce sens le porte-flambeau de cette nouvelle communauté de jeunes bulgares est l’association Ici et là, créée il y a tout juste trois ans, et qui réalise de nombreux projets pour les étudiants de retour de l’étranger après obtention de leur diplôme. Elle organise, par exemple, un forum professionnel qui permet aux candidats de rencontrer des recruteurs bulgares directement. Organisé en décembre et intitulé « Une carrière en Bulgarie. Pourquoi pas ? », cet événement a été ponctué cette année par la visite de l’ambassadeur américain James Warlick, ce qui témoigne de l’influence de l’association à travers le pays. Etant donné la force intellectuelle que ces diplômés pourraient apporter à leur pays, il n’y a plus qu’à espérer que la réputation de ce forum et la motivation de la nouvelle élite bulgare annonce une période économique prospère pour ce pays…
M.F.