« Petit logement doit rimer avec petit loyer », c’est en ces termes que Benoist Apparu a déclaré la guerre aux loyers exorbitants.
Le secrétaire d’État au logement s’est ému de constater qu’à Paris, des propriétaires proposent parfois des locations à 60, 70 euros le m2.
Ce qui peut porter le loyer d’une chambre de bonne de 12m2 à 840 €.
Pour lutter contre le phénomène Benoist Apparu propose de pénaliser les propriétaires trop gourmands. Mais les propriétaires de « chambres de bonnes » uniquement.
La solution envisagée serait de taxer le loyer des microsurfaces (moins de 13 m2) lorsqu’il dépasse 40 € par m2 et par mois.
La taxe serait appliquée sur la tranche dépassant ce seuil.
"Grosso modo, au lieu de payer 40 euros de taxes et impôts divers pour 100 euros de loyer, les propriétaires trop gourmands paieraient entre 60 et 70 euros de taxes, cela ne deviendrait ainsi plus très intéressant pour eux de réclamer de tels loyers", a confié Benoist Apparu à l’AFP.
Réactions
La disposition devrait être inscrite dans la Loi de finances pour 2012 mais ne semble pour l'instant pas convaincre.
Premier contre argument avancé : la part de logement concernée est minime.
Il est en effet interdit en France de louer une surface inférieure à 9 m2, et la limite de cette disposition est fixée à 13 m2.
Du côté des associations de locataires on affirme que les taxes sur les logements ne sont généralement pas assez dissuasives pour être efficaces.
La plupart des professionnels affirment quant à eux que les prix immobilier sont le reflet de l’offre et de la demande et que, par conséquent, « la seule façon d’agir sur les prix, c’est d’augmenter l’offre » (René Pallincourt, Président de la Fnaim, dans un entretien avec Libération le 2/03/11).
Le PS dénonce une « micro mesure » ; Bertrand Delanoë a confié au Figaro être « consterné » par cette proposition qui « sera sans portée pour stopper la hausse de près de 50% des loyers du secteur privé observée depuis 10 ans. »
Autre problème, le turn over dans ces petites surfaces est très important.
Les baux sont souvent conclus pour neuf mois puisque ces chambres sont majoritairement louées par des étudiants.
Par « ces jeunes du 6ème étage » à peine mieux logés que les « bonnes » du XIXème siècle pour lesquelles ces chambres ont été construites.
L’offre est très restreinte et les locataires sont prêts à accepter beaucoup de choses pour les conserver.
Notamment à payer une partie du loyer au noir. Celle au dessus des 40 € le m2 par exemple.