Un marché des livres dans la bibliothèque

Par Benard

Publié le22 janvier 2011 parYannn

J’ai peur de manquer … de lecture. J’avais.
Je ne fréquente plus les bibliothèques, mais, à l’époque, le rationnement des BU françaises m’était d’autant plus insupportable que je fréquentais des bibliothèques allemandes, encore plus généreuses que bien dotées : pas plus de 100 livres à la fois, bitte. !

L’absurdité du rationnement français tenait (tient) à ce que le quota de livres est indépendant du taux de rotation du même livre. Une bibliothèque est un marché avec une offre et une demande, mais il n’y a pas de prix flottants, juste des coupons de rationnement : l’ascète et le glouton ont les mêmes coupons ; le sandwich au raifort (qui peut plaire, si si !) et la pizza ont la même valeur.

Résultat : le glouton reste sur sa faim, le raifort moisit car son amateur a dû se résigner à emprunter l’incontournable pizza…

J’aurais aimé, s’il vous plaît, un marché des livres dans ma bibliothèque, non monétaire ; je disposerais d’un capital d’emprunt (des UBU, unités de bu ?) ; le prix d’un livre serait proportionnel à sa demande, ce qui rendrait le raifort très abordable (l’amateur pourrait en abuser sans nuire à quiconque), la pizza dissuasive (ce qui la réserverait aux vrais demandeurs), la pénurie moins sensible, le taux de rotation plus important et visible par l’utilisateur, la connaissance des besoins des usagers plus observable (et non déformée par le comportement sous rationnement), le snobisme de la lecture enfin stimulé…
Je ne demande pas un prix avec des virgules. Mais au moins une gradation, de 1 à 3 ou 5. En 1ère année, on revoit l’arithmétique élémentaire, non ?

Source : http://zeroseptunsixdeuxcinqtroisquatrehuit.wordpress.com/2011/01/22/un-marche-des-livres-dans-la-bibliotheque/