Il faut dire que le massacre des arbres et des édifices de l'ancien Jean Bouin et le caractère manifestement hasardeux du projet de remplacement, dont le coût et la constructibilité sont mystérieux, entachent gravement sa légalité.
Si vous cliquez ici vous vous remémorerez cette sombre affaire du stade Jean Bouin.
Il y a un mois à peine, la Cour administrative d'appel de Paris avait déjà confirmé l'illégalité du permis de démolir l'ancien stade. Mais Delanoë et sa bande n'en ont cure puisque le mal est fait : c'est le problème classique de la tardivité des décisions de justice contre lequel, vraisemblablement, le juge des référés a voulu réagir en ordonnant la suspension des travaux.
Que va-t-il se passer maintenant ?
Comme à son habitude, Delanoë va tout mettre en oeuvre pour s'asseoir sur ces décisions de justice. Il va probablement chercher à paralyser le référé en lançant une instance devant le Conseil d'Etat tout en délivrant un nouveau permis de construire où il s'efforcera de purger certains des vices manifestes du premier. Pour cela, il faudra modifier le plan local d'urbanisme. Cela tombe bien : un train est déjà en marche pour l'extension de Roland-Garros et le massacre des serres d'Auteuil. Autant faire un package de toutes les ignominies patrimoniales dans le 16 ème arrondissement !
Si ça ne fonctionne pas, peut-être envisagera-t-il même de tenter le coup de la validation législative comme pour le permis de construire de la fondation LVMH dans le bois de Boulogne.
Les grandes déclarations delanoesques sur l'indépendance de la justice et le respect dû à ses décisions s'arrêtent à des vilaines pratiques s'appuyant sur tous les artifices de procédure et recours possibles. Après tout, pourquoi se gêner puisque ce sont les contribuables parisiens qui règlent les énormes frais de justice du bataillon d'avocats que la ville de Paris nourrit dans cette guérilla contentieuse permanente ?
La seule solution à ce type de comportement scandaleux et dilatoire serait l'instauration de la responsabilité des élus sur leurs deniers propres. Il est anormal que le contribuable parisien soit saigné de plus en plus fréquemment pour défendre des intérêts particuliers.