"L'institution judiciaire sait dégager du temps et des moyens pour AZF, la catastrophe du mont Saint-Odile, celle du tunnel du Mont-Blanc, les affaires chirac et Villepin,pourquoi pas ici" Ainsi s'est indigné Maître Jean-Marc Florand, avocat de plusieurs des 46 parties civiles, lors du procès de l'incendie d'un immeuble vétuste boulevard Vincent Auriol qui avait fait 17 morts et deux blessés graves en août 2005.
Triste constat dans ce procès pénal qui a largement était sous évalué et sous estimé. Un calendrier trop serré : deux demi journées d'audience prévues (un mois pour le procès Chirac) pour traiter ce drame, témoigne d'une certaine désinvolture vis à vis des victimes et de leur famille. La salle prévue était trop petite, la deuxième audience a été délocalisée dans la salle même où devait se tenir le procès Chirac désertée pour d'autres raisons. Une sonorisation défectueuse a eu raison de cette parade de justice. La juge a dû accepter de renvoyer l'affaire. En tout état de cause, ce dossier ne pourra pas être jugé avant la fin 2011.
Tout dans cette affaire est caricaturale, un vrai cas d'école : un incendie criminel dans un immeuble vétuste abritant 27 familles d'origine africaine. Une enquête qui n'a jamais permis d'identifier des coupables. Aurait-elle été bâclée ? Seules, l'association Freha, bailleur social et gestionnaire de l'immeuble, et la société Paris Banlieue Construction, qui y avait effectué des travaux, sont jugées pour "homicides et blessures involontaires", l'organisation d'un procès, bâclée..... Au même moment, devait s'ouvrir le procès de Jacques Chirac qui occupe largement les pages des médias, il n'est rien de constater une justice à deux vitesses.
Une fois de plus, l'indignation est le moins que l'on puisse faire face à ce qui peut être qualifié de mascarade...