Quelques mois à peine après la sortie et le succès de Resident Evil, Capcom met en chantier la suite tant attendue par les fans déjà nombreux. Mais le développement de Resident Evil 2 sera chaotique… et le mot est faible.
Débuté en 1996, Resident Evil 2 est prévu pour sortir en Mars 1997. Après plusieurs mois de développement, Shinji Mikami, son producteur, peu satisfait du jeu terminé à 65%, décide purement et simplement de tout reprendre, ou presque, à zéro. Nous sommes début 1997, et le jeu n’est donc pas prêt de voir le jour.
Les fans sont alors complètement dépités de voir une version pratiquement achevée de Resident Evil 2, qu’on appellera désormais Resident Evil 1.5, tomber aux oubliettes. De nombreuses pétitions ont été faites pour que Capcom sorte ce jeu… en vain. Nous reviendrons plus tard sur cette version.
Deux nouveaux personnages, mais quatre fois plus d’aventure…
Resident Evil 2 se déroule quelques mois après les évènements du premier épisode. Claire Redfield arrive à Raccoon City, étant sans nouvelle de Chris, son frère. Au même moment, Leon S.Kennedy, nouvelle recrue du Raccoon City Police Department, débarque à bord de sa jeep en ville.. Les deux personnes ne se connaissent pas, mais vont se rencontrer en se rendant compte que… bordel, y’a un truc qui va pas dans cette ville. Au cours d’une superbe séquence cinématique en guise d’intro, Leon et Claire vont être séparés, et doivent se retrouver au commissariat…
Et c’est à vous de jouer. Comme dans le premier Resident Evil, vous avez le choix entre deux persos, Leon ou Claire, et içi, les deux aventures seront différentes et complémentaires. Et pour cause, la narration fait en sorte que les scénarios des deux persos s’entrecroisent. Votre partie principale aura ainsi des influences sur votre partie secondaire et une fois le jeu fini, vous pourrez jouer avec l’autre personnage en parallèle de votre première partie. Pour être plus clair, vous avez 4 façon de faire le jeu:
- Scénario A avec Claire puis Scénario B avec Léon
- Scénario A avec Léon puis Scénario B avec Claire
4 parties sont donc nécessaire pour qui voudra découvrir toutes les facettes du jeu, ce qui est énorme pour l’époque. Bien sur, les actions effectuées en Scénario A qui se ressentent en Scénario B sont minimes, mais l’intention est louable.
Des environnements, des monstres et un arsenal inédits.
Resident Evil 2 vous permet donc de découvrir Raccoon City. Au début seulement, car une fois rentré dans le commissariat, nous n’en ressortiront malheureusement pas. Le commissariat est par ailleurs gigantesque, et vous serez amené à faire bon nombres d’allers-retours, pour résoudre diverses énigmes, qui sont toujours de la partie.
Vous découvrirez, par le biais de journaux, carnets, ou notes, de nouveaux éléments éclaircissant un peu plus l’histoire. Vous ferez la connaissance de nouveaux personnages, tels de les époux Birkin, leur fille Sherry (exaspérante à souhait ^^), le chef Iron… acteurs directs ou indirects des évènements ayant conduit à la fuite du virus. La mythologie de Resident Evil prend son envol avec cet épisode, mettant des noms et des images sur des évènements jusqu’alors flous.
Si les zombies sont toujours présents, ceux-ci sont plus nombreux et variés, des policiers en passant par les habitants et habitantes de Raccoon, aux scientifiques d’Umbrella… Mais c’est surtout dans l’apparition de nouveaux monstres que RE2 se démarque de son prédécesseur, comme les Lickers, remplacant les Hunters dans cet opus, des plantes infectuées par le virus G, un alligator géant que vous rencontrerez dans les égouts, et surtout, une nouvelle version de Tyrant, qui vous poursuivra sans cesse, uniquement dans le scénario B.
Avec de nouveaux et surtout plus nombreux ennemis, on attend de nouvelles armes pour pouvoir tuer tout ce beau monde. en plus des désormais traditionnels pistolets, et fusils à pompe, vous accéderez à une mitraillette, une arbalette, un fusil électrique… avec la possibilité d’en customiser quelques unes pour une puissance accrue.
On reste sur de bonnes bases…
Resident Evil 2 garde les bases de Resident Evil premier du nom, en suivant un schéma scénaristique similaire. Le développement ayant été chamboulé par un remaniement total, le scénario en pâti. On notera ainsi plusieurs incohérences dans le déroulement du jeu.
Les joueurs du premier épisode trouveront vite leurs marques avec un gameplay identique, qu’on soit dans la peau de Léon ou Claire. Les coffres permettant de soulager votre inventaire, les salles de repos, les herbes vertes, rouges et bleues ainsi que les sprays sont toujours présent. Même certaines énigmes sont très similaires, voire identiques (les pierres à placer, la manivelle…) Manque d’imagination ou manque de temps ? On échappera pas non plus au compte à rebours final, qui sera récurrent dans tous les épisodes de la série.
Capcom ne prend pas de risque et garde ce qui a fait le succès de Resident Evil. De petits ajouts sont à noter effectivement par l’amélioration de certaines armes, et par les actions d’un scénario se ressentant sur l’autre, mais cela reste malheureusement assez anecdotique. Vous prendrez durant de courts instants le contrôle de personnages secondaires, tels que Sherry et Ada, mais, ces passages sont une fois de plus anecdotiques.
Le même moteur, mais grandement amélioré.
Resident Evil était magnifique en 1996, et Resident Evil 2 va encore plus loin. Non content de proposer un bestiaire varié, les décors sont, quant à eux, encore plus détaillés. L’architecture très gothique du commissariat, il est vrai, peu réaliste, la froideur et l’aspect glauque des égouts, contrastent assez avec ce qu’on a pu voir précédemment. Cette ambiance plus froide sera plus ou moins bien vue par les fans, certains regrettant l’aspect huis clos du manoir.
Les personnages sont bien mieux modélisés, avec des textures plus fines et détaillées. Si Resident Evil était gore, cet épisode l’est encore plus, avec certains passages particulièrement inspiré. Inspiration venant tout particulièrement du cinéma d’horreur et fantastique ( G-Birkin dans sa dernière phase de mutation est clairement inspiré de The Thing de Carpenter ).
La bande son est toujours aussi soignée avec des thèmes particulièrement réussis. Les voix sont toujours en anglais (sous titré en français), et les acteurs surjouent toujours un peu, ce qui donne parfois un aspect second degré, pas forcément voulu.
Une suite malgré tout réussie…
Sorti en Janvier 1998 au Japon, soit avec presque 1 an de retard, mais surtout avant le Metal Gear Solid de Konami, Resident Evil 2 rencontre un vif succès. Une grande campagne de promotion fût lancée, et le Japon a même eu le droit à des spots de pub réalisés par Georges Romero, réalisateur dont les films ont grandement inspiré le jeu.
Le mot de la fin : Plus beau, plus gore, plus long, il possède néanmoins pas mal de petits défauts, défauts étroitement liés à son développement plus que confus. Mais Resident Evil 2 reste néanmoins un must-have que tout fans de Survival-horror doit découvrir.
Je vous propose de découvrir les 2 bandes annonces japonaises réalisées par Georges Romero.
Note : Le jeu est sortie également sur Nintendo 64, Dreamcast, Gamecube et PC.
Sortie française :
Playstation – Mai 1998
PC – Juin 1999
Nintendo 64 – février 2000
Dreamcast – Avril 2000
Gamecube – Mai 2003