Dans 20 Minutes version en ligne du 9 mars 2011 ici, version papier du 10 mars 2011, on apprend cette nouvelle réjouissante que quatre conseillers nationaux UDC veulent empêcher l'extradition d'une famille syrienne convertie au christianisme, les Hassu-Abdel-Kader, vivant à Bollodingen dans le canton de Berne.
La nouvelle a paru le 9 mars 2011 dans la Berner Zeitung ici. Horiya, sa femme Faruq, et leur fille Tireej, sont arrivés en Suisse alors qu'ils étaient de confession musulmane. Depuis leur arrivée, il y a deux ans et demi, ils se sont convertis au christianisme.
Or, comme le dit l'un des quatre conseillers nationaux UDC, Andreas Brönnimann :
"Lorsqu'un musulman devient chrétien, nous savons tous que s'il retourne chez lui, il sera poursuivi, torturé et tué par les autorités de son pays."
Il s'adresse donc au Conseil fédéral, ainsi que Lukas Reimann, Theophil Pfister et Erich von Siebenthal, et demande :
"Pourquoi persistons-nous à faire rentrer la famille Hassu-Abdelkader en Syrie ?"
Ce après trois recours déjà auprès de l'Office fédéral des migrations.
En effet, il suffit de lire le livre de Joseph Fadelle "Le prix à payer" [voir mon article du 5 février 2011] pour savoir que ce n'est pas une vue de l'esprit : un converti est considéré comme un traître par ses anciens coreligionnaires et son intégrité physique est véritablement en danger si cela se sait ou qu'il retourne dans son pays.
Je connais aussi le cas d'une femme musulmane qui, après sa conversion au christianisme, s'est vue répudier par son mari, retirer son enfant et perdre son emploi. Cela ne se passe pas dans un pays islamiste. Cela se passe au Maroc...
Dans la version en ligne de 20 Minutes le passage suivant n'a curieusement pas été reproduit dans la version papier, faute de place sans doute :
"Il est de notoriété publique que la Syrie, un Etat dit laïque, ne persécute pas les chrétiens sur son territoire, mais il en va tout autrement des personnes qui se convertissent au christianisme."Or la Berner Zeitung et à sa suite 20 Minutes s'étonnent que l'UDC prenne fait et cause pour des requérants d'asile :
"Cette démarche collective de membres de l'UDC peut surprendre. Elle cadre mal avec la politique d'asile très restrictive prônée par l'Union démocratique du centre."
Ces deux journaux feignent d'ignorer que l'UDC combat surtout les abus en matière d'asile. Ils préfèrent ne retenir que cette explication :
"Cette apparente contradiction s'explique par le fait qu'il s'agit avant tout d'une affaire dont se sont emparés les milieux religieux chértiens actifs contre la persécution des croyants."
Quand cela serait, au lieu de faire la grimace, parce que tout ce que fait l'UDC est mauvais à leurs yeux, ils devraient se réjouir. Mais ce serait, semble-t-il, trop leur demander...
Francis Richard