Richard Lafargue est un chirurgien-plasticien de renom. Il séquestre Eve, jeune femme à la beauté parfaite, dans sa grande propriété du Vésinet. Vincent a été enlevé il y a quatre ans, un soir de fin d'été sur une route de campagne. En tuant un jeune flic père de famille, Alex est passé du statut de petit malfrat à celui criminel activement recherché.
Richard, Eve, Vincent et Alex sont les quatre personnages de ce roman polyphonique noir, très noir, qui plonge le lecteur dans un cauchemar. Quatre personnages que le lecteur va lentement découvrir, à coups d'informations aussi inattendues que sombres, distillées avec une inquiétante parcimonie. Quatre personnages dont le lecteur va peu à peu comprendre qu'ils sont liés par l'horreur. Et comme souvent dans les romans policiers, en tout cas ceux qui sont réussis, je ne peux pas en dire plus sans en dire trop...
Je peux en revanche ajouter que le récit de Thierry Jonquet est court, précis, percutant, presque imagé tant le ton est juste (on imagine sans peine une adaptation à l'écran). Si les ressorts et la construction de l'intrigue proprement dite ne révolutionnent pas le genre (flashbacks, dénouement final qui éclaire l'ensemble de l'histoire, scènes étouffantes, ton haletant), ils fonctionnent à la perfection. En revanche, le soin manifeste apporté à la psychologie des personnages fait basculer ce roman dans la cour de ceux qui poursuivent le lecteur longtemps après qu'il en ait lu la dernière page.
Mygale, choisi au hasard, était le premier roman de Thierry Jonquet que je lisais. Il ne sera évidemment pas le dernier (Moloch ?).