Les primaires socialistes doivent avoir lieu !

Publié le 10 mars 2011 par Leunamme

Les primaires socialistes, je ne suis pas franchement pour à la base. Je vois cela comme une sorte de concours miss France où le gagnant serait non pas le plus beau, mais celui qui serait le mieux placé pour gagner les élections d'après les sondages. Les primaires ne pourront pas donner lieu à un débat de qualité, parce qu'elles seront (et sont déjà) parasytées par des phénomènes extérieurs liés aux médias ou aux sondages.

Pour autant, maintenant qu'elles sont lancées, que le calendrier a été décidé, les socialistes doivent aller au bout de leur processus. L'interrompre maintenant serait catastrophique, non seulement pour le PS, mais pour toute la gauche.

Il est choquant de voir que les mêmes qui hier plébiscitaient les primaires, les rejettent aujourd'hui parce  qu'il y a un sondage alarmant. Faut-il leur rappeler à ceux là que la constance en politique est une arme, non une faiblesse, que la présidentielle n'est que dans 14 mois, et donc que tout sondage effectué aujourd'hui est caduc et non-avenu ? Relancer le débat sur les primaires redonne une fois de plus l'image d'un parti nombriliste, occupé à ces petites affaires, complètement coupé des vraies préoccupations des Français.

Pourtant, c'est bien Mme Aubry qui a raison. Le PS a tout a gagné à aller jusqu'au bout. Certes il faut passer les quelques mois qui restent jusqu'au dépôt final des candidatures. Mois qui seront longs et au cours desquels l'opposition apparaîtra comme à son habitude, apathique et impuissante. Mais, encore une fois, nous sommes loin de la présidentielle. A partir de juillet tout change, car les débats entre les challengers vont focaliser les médias, là où aujourd'hui ils n'ont d'yeux que pour Mme Le Pen, seule candidate déjà en campagne. Le PS a tout intérêt à ce qu'il s'agisse d'une vraie campagne, que les jeux ne soient pas faits à l'avance, qu'il y ait plusieurs candidats crédibles.

En octobre auront lieu les fameuses primaires, lesquelles si tout se passe comme prévu, mobiliseront des milliers de Français. Je prends les paris qu'à ce moment-là, le vainqueur, quel qu'il soit, en sortira renforcé, et qu'il ne sera pas à 20 % dans les sondages, mais bien au-delà. A partir de ce moment là, la campagne électorale peut commencer, et elle sera différente, parce que le candidat socialiste sera obligé de s'appuyer sur un projet, le sien ou celui de son parti, et Mme Le Pen, ne pourra plus être considérée comme la seule opposante.

 sur le sujet :

lire l'interview d'Olivier Ferrand, président de Terra Nova, think tank proche du PS, sur le site du nouvel observateur.

Surd'autres sujets :

ici-berlin nous propose un excellent discours de François Hollande.

wakeview s'insurge contre l'état des prisons en France.

dasola conseille le dernier livre de Leonardo Padur : "L'homme qui aimait les chiens".