Je trouve parfois dans certains portefeuilles de clients des titres qui traînent la patte, des actions de sociétés décotées ou pires des investissements qui se dégradent perpétuellement. Preuve que des investisseurs ont laissé les toiles d’araignée s’étendre dans leur bas de laine. Bienvenue dans le monde des chaudrons de la finance!
Avez-vous déjà lu un avertissement semblable: «Ce fonds vise un accroissement du capital à long terme avec une gestion professionnelle des risques et une bonne diversification…» ? Phrase creuse qui ne signifie absolument rien qu’on retrouve partout, même pour décrire des fonds lamentables. C’est quoi le long terme? 5 ans, 10 ans ou 20 ans? Il existe des cochonneries de fonds qui perdent de l’argent sur TOUTES les périodes. Vers l’infini et plus loin encore! En analysant les pires fonds canadiens, je m’aperçois qu’on retrouve de ces vieilles savates dans TOUTES les institutions financières. Si les normes canadiennes de la publicité se mettaient sérieusement le nez dans l’industrie, elle pourrait aisément remplir ses coffres avec des amendes salées. Certains produits sont carrément des «armes de destruction massives» de patrimoine.
Aujourd’hui, je vous dresse une liste de mon TOP 10 des chaudrons. Ce qui m’apparaît comme étant les pires fonds de placement que l’industrie canadienne a eu à offrir. Ils ont tous une caractéristique commune: ils appauvrissent année après année leurs porteurs de parts . Dans certains cas, il y a eu des redressements depuis 2 ou 3 ans mais ce n’est pas suffisant pour effacer une décennie de misère.
A souligner: le Matrix Croissance canadienne. Euh, il ne pourrait pas le rebaptiser «décroissance canadienne»? Ci-haut vous voyez sa pénible performance sur 10 ans de -15,1% annuellement et le 15 ans qui affiche -7,46%. Si vous avez été très patient, il n’y a pas davantage de récompense. Sur 20 ans, il a reculé de -4,89% par année. Faut le faire! Au fil du temps ses gestionnaires n’ont pas cessé de courir après le trouble et … ils l’ont trouvé. Ainsi, ils ont fait à peu près tout ce qui est possible de faire comme mauvais choix durant la bulle des technos. 10 000$ investis en février 2000 ne valent aujourd’hui que 775$ et Matrix continue de percevoir 3,43% de frais de gestion annuelle. Croyez-le ou non, il y a encore 2 millions de dollars dans ce trou noir.
Enfin, le titre de chaudron champion toutes catégories revient à GrowthWork Canadien. Un fonds de découvertes qui offrait des crédits d’impôt. Depuis février 1990, il n’a cessé de perdre de l’argent. TOUTES les périodes sont négatives. 1 an, 2, 3, 4, 5, 10, 15 et 20 ans… dans le trou. Depuis sa création il ne fait que s’enfoncer sans oublier de prendre son frais de gestion prohibitif de 5,5%. Jamais le terme «Capital de risque» n’aura aussi bien qualifié une société de fonds.