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Animal'z, de Enki Bilal

Publié le 10 mars 2011 par Acdehaenne

La Terre telle que nous la connaissons a disparu lors du « coup de sang », un dérèglement climatique global. Peu après, les quelques survivants épars sont en quête d'Edens, des zones hypothétiquement épargnées, et d'eau potable, extrêmement rare...

Ondes sonores


Animal’z fait guise d'OVNI dans l'œuvre déjà très riche d'Enki Bilal. Surtout

Ondes sonores
connu pour ses deux mastodontes, La trilogie Nikopole et la non-moins géniale Tétralogie du monstre, il est aussi l'auteur avec Christin des Phalanges de l'ordre noir, Partie de chasse et de La ville qui n'existait pas parmi bien d'autres. Il est aussi réalisateur de films que je conseille (l'adaptation de la Trilogie Nikopole aussi !).  

Dans chacune des œuvres citées plus haut, et a fortiori dans les plus récentes, la pâte graphique de Bilal est manifeste. En ouvrant chaque volume, on se dit qu'effectivement on a affaire au même bonhomme. A mes yeux, Animal’z rompt avec cette identité directe. Bilal innove et sort des sentiers battus. Le format extérieur, d'abord, est différent. Le découpage des planches l'est aussi. S'il fallait comparer avec le support du cinéma, Animal’z propose quasi exclusivement du plan large. Ce faisant, les quelques personnages mis en scène et le décor rudimentaire donnent à la fois une impression de vide et un sentiment d'affrontement permanent entre les différents protagonistes rappelant les ambiances des Western. 

Le rythme est lent puis le fin mot apparaît enfin. Les personnages sont peu nombreux mais on trouve cela totalement normal. Compte tenu du contexte, il ne pouvait pas en être autrement. Les couleurs sont monochromes et on a un sentiment de toujours voir les mêmes postures. Mais on attend, on regarde et on lit en se disant qu'il peut se passer quelque chose à tout moment. Contrairement aux débauches de couleurs et de détails archi-réalistes de ses habitudes, Bilal joue la carte de la sobriété. 

Moi, j'ai apprécié cette fausse simplicité créant une ambiance lourde. On a le sentiment de suivre les protagonistes sans vraiment percevoir ce qu'il peut leur tomber dessus. Et puis, Animal’z jouit d'une très grande cohérence de scénario et d'une qualité esthétique réelle, comme Bilal sait le faire.

Bref, ce n'est peut être pas celui qui restera en mémoire Ad vitam aeternam (les fans apprécieront peut être). En revanche, c'est une très belle récrée qui une fois n'est pas coutume n'appelle pas d'autres volumes. Animal’z est une one-shot en plein entre les deux yeux.

note :

Animal'z, de Enki Bilal
Animal'z, de Enki Bilal
Animal'z, de Enki Bilal

Les Murmures.


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