L’éducation est-elle une priorité du gouvernement de Cristina Kirchner ? On peut sincèrement se le demander à la lecture des dernières statistiques.
Réussir à l’école garantit-elle un emploi plus tard ? Quand on voit le nombre d’universitaires aujourd’hui au chômage en France ou dans les pays arabes, on peut se poser la question. En Argentine, un autre problème se pose concernant la motivation des élèves argentins, peut-être plus enclin à devenir des Messi ou Maradona que des Ernesto Sabato.
Selon une étude publiée par l’institut di Tella, seulement 43% des enfants qui rentrent au lycée vont aller au bout du cursus scolaire et devenir des bacheliers. C’est un score extrêmement faible qui place l’Argentine parmi les derniers de la classe en Amérique Latine. Même des pays pourtant défavorisés au niveau des moyens scolaires comme la Bolivie, L’Equateur ou le Paraguay obtiennent des meilleurs scores. Le Chili et le Pérou arrivent en tête, avec 70% des lycéens qui deviennent des bacheliers.
L’autre point marquant de cette étude est la tendance qu’ont les parents argentins d’envoyer leurs progénitures dans des écoles privées, preuve du malaise profond qu’il y a à l’éducation nationale. Depuis 2003, les écoles publiques ont enregistré un déclin de 250 000 étudiants tandis que les écoles privées ont vu leurs effectifs progresser de 18%.
Au niveau universitaire, les résultats en Argentine sont catastrophiques et ont de quoi faire sourire. Seulement 14% des étudiants qui rentrent à l’université arriveront à décrocher un diplôme. Pas d’inquiétude cependant car, avec une économie boostée par le voisin brésilien et un taux de chômage allant en diminuant sous les 8%, les bonnets d’ânes argentins ne voient pas les choses en noir.