Le président du Stade Rennais Patrick Le Lay, heureux de la saison des joueurs de Frédéric Antonetti, n'hésite plus à faire de la Ligue des champions un objectif pour la fin de saison: "C'est arithmétique", avance-t-il dans un entretien à l'AFP.
Q: Quel est votre regard sur la saison du Stade Rennais jusqu'à présent ?
R: "On a dépassé les deux tiers et on est bien. On a occupé plusieurs fois la première place. C'est arithmétique tout ça. Nous sommes l'équipe qui a gagné le plus de matches ! (14 en 26 matches, ndlr). Est-ce que c'est inattendu ? On n'en attendait sans doute pas tant, oui. Mais le problème, c'est que c'est à la 38e journée que c'est intéressant."
Q: Vous visiez les cinq premières places, et vous parlez maintenant de 70 pts en fin de saison. L'exigeance augmente ?
R: "Ce n'est pas de l'exigeance. Quand je parle de 70 points, c'est une logique arithmétique. Si vous ne faites pas 70 pts, vous ne pouvez pas être dans les trois premiers. Aujourd'hui, on en a 49. Les 13 premières journées de championnat, on en avait 22, les 13 suivantes, on en a fait 27 ! Donc si dans les douze dernières on en faisait 23, on sera à 72 pts."
Q: N'avez-vous pas le sentiment de vivre une saison charnière pour le club ? De quoi inciter M. Pinault à réinvestir ?
R: "L'objectif de François Pinault avec le Stade Rennais, ce n'est pas de faire de l'argent. Depuis qu'il a repris le club il y a 13 ans, il a perdu plus de 100 M EUR. Même sur les dernières saisons, je pense qu'il a toujours creusé son déficit."
Q: Mais une qualification en Ligue des champions vous offrirait quelques libertés ?
R: "C'est une problématique complexe ! Suivant le classement, on renforcera l'équipe plus ou moins tout en gardant au maximum ceux qui sont déjà là. L'argent ramené par la Ligue des champions ne permettra pas de financer ces efforts. Nous devons être prudent, car on ne sait pas non plus combien nous aurons d'argent la saison d'après en droits TV."
Q: Comment faire pour que le Stade Rennais grandisse médiatiquement ?
R: "Que ce soit Lille ou Rennes, on n'est pas légitime aux yeux des journalistes nationaux. Je ne critique pas, c'est une analyse froide. Pour tout un tas de raisons, ça doit se passer entre Paris, Lyon et Marseille. Cela nous est indifférent."
Q: Tout de même, on pourrait croire que vous, homme de médias, saisiriez l'occasion de faire parler de votre club, un peu comme Jean-Michel Aulas avec Lyon ?
R: "Vous me faîtes rire ! Jean-Michel Aulas, que j'adore, il a pris le football pour qu'on parle de lui ! Un de vos confrères m'a appelé parce qu'il souhaitait une interview croisée avec Jean-Claude (Dassier, président de l'OM). Mais pourquoi diable grand dieu ? Ca a quelque chose à voir avec le football ? Ce qui apporte au club, c'est de gagner."
Q: Avez-vous trouvé en Dréossi et Antonetti vos Mougeotte et Dassier ?
R: "Sûrement. Il y a deux statuts différents, Dréossi, ça fait huit ans qu'il est là. Il connaît parfaitement le football parce qu'il était joueur, mais le soir il étudiait le droit ! Il pourrait très bien être directeur général adjoint d'une grosse boîte. Et il y a Antonetti, le coach, déterminé. En ce moment, il y a une bonne organisation et on souhaite qu'elle dure."