Baudelaire, trop cher!

Publié le 10 mars 2011 par Chrisos


Baudelaire, restaurant de l’hôtel Burgundy
6-8 rue Duphot, 75001 Paris.
Tél. : 01 42 60 34 12. Site Web.

À l’occasion d’un repas avec l’ami F, nous déjeunons au Baudelaire, restaurant de l’hôtel ***** Burgundy, lauréat du Michelin 2011, puisqu’on lui a attribué une étoile. C’est mon troisième déjeuner dans un restaurant « une étoile Michelin » en une semaine, après la Braisière vendredi dernier et Drouant dimanche. L’hôtel est situé à deux pas de la Madeleine, à quelques mètres de la rue Saint Honoré. Rénovation onéreuse : spa, cour intérieure transformée en verrière/bar, l’autre cour en petit jardin d’hiver… le style fait un peu penser à l’hôtel Marignan. Le restaurant s’appelle Baudelaire à cause d’une fresque reprenant des vers des Fleurs du Mal (je n’ai pas vu la fresque en question et ai découvert ça en parcourant le site web). On accède au restaurant après avoir passé le hall d’entrée de l’hôtel, puis le bar. Une forte d’odeur de parfum sature mes capteurs olfactifs en traversant le bar.

Je retrouve F déjà installé, avec une bouteille d’Evian (10€), à une table pas très bien placée. Ils n’avaient aucune trace de notre réservation. Pourtant ce sera loin d’être plein, mais nous ne devons pas avoir l’air de VIP. La carte commence par un mot assez long d’Emmanuel Sauvage (une recherche sur Internet nous apprend qu’il s’agit du Directeur Général de l’hôtel), présentant le chef (Pierre Daret, rescapé de Dammam) et le directeur de salle (Bastien Poulvelarie). Puis une carte assez fournie, en deux volets avec neuf entrées (14 à 72€), cinq poissons (28-39€), quatre viandes (29-48€), deux fromages (10-16€) et six desserts par Freddy Monier (16-25€), en plus de ceux proposés sur le chariot (12€). Mentionnons enfin la formule déjeuner : entrée/plat à 42€, à choisir parmi une entrée du jour (18€) et un plat du jour, dessert chariot pour 12€ de plus, en semaine et hors jours fériés.

F choisit le menu du jour E/P/D, je prends pour ma part l’entrée du jour (courgettes ananas et crevettes), mais je préfère les Saint Jacques à la Daurade Royale (j’en avais mangé samedi chez L&V). Me renseignant sur les vins blancs au verre, on me propose un Sancerre 2002 ou un Sud-Américain Rothschild. Je choisis le Sancerre, mais pas parce que j’approuve John Galliano. Le Bel Echo (New Zélandais, 8€ le verre) inscrit sur l’addition ne semble pas correspondre à ce qu’on m’a servi. Ce que j’ai bu était frais et pas désagréable, mais un peu trop convenu, moins amusant que le Cheverny bu la veille à Jean Drouant.

Deux gressins aux olives croisés sur une petit pot transparent de crème fraiche légère aux herbes. Pas méchant, mais ça me rappelle une de mes entrées préférés à l’Hippopotamus de la Place Masséna de Nice, années 1996-1999 : les œufs pochés crème ciboulette. Certes, c’est ici un peu plus délicat, et ce n’est qu’un amuse-bouche.

Le jeune serveur, qui sera sans doute le plus appliqué et le plus professionnel des différents serveurs s’étant occupés de nous, nous apporte aussi du pain : des mini baguettes pas mauvaises mais pas remarquables et des tranches de pain aux tomates, olives, genre ciabatta, un peu trop dosé en huile, mais plus intéressant que la baguette-mini. Beurre demi sel (OK) ou doux (trop).

L’entrée ne se fait pas trop attendre après l’amuse bouche (juste le temps de finir le pain) et arrive peu après 13h10 (nous sommes ici depuis 12h30). Présentation soignée, entrée légère, équilibrée et fraiche. Les beaux quartiers d’agrumes font joli, mais avec la courgette le mélange est peu à mon goût. Les crevettes se mangent bien. C’est assez fin, mais peut être pas complètement abouti? L’Evian terminé, F se renseigne sur l’eau gazeuse : Badoit Rouge ou Verte sont les premières réponses. En cherchant un peu, on obtient de la Chateldon (10€)…

Les entrées terminées, nous patienterons un assez long moment (un quart d’heure?), le temps que nos plats arrivent enfin. La daurade royale arrive avec ses petits légumes colorés, dont la cuisson est plus réussie que celle du poisson, un peu trop cuit, mais pas mauvais pour autant.

Mes Saint Jacques sont cuites honorablement et sont presque toutes surmontées d’une tranche de truffe noire (pas très puissante). J’aime bien la présentation, mais je trouve que la température du plat est un peu trop tiède. La purée de topinambour est classique avec des St Jacques, là aussi, je l’aurais préférée un peu plus chaude… Sympathique, mais pas transcendant non plus.

Nous finissons avec deux desserts du chariot, après leur avoir un peu forcé la main pour que ça accélère (il est 13h50). Tarte au citron pour F,

religieuse aux fruits exotiques (ananas, fruit de la passion, si je me souviens bien). Couche extérieure un peu imbibée, limite détrempée, par la ganache agréable parfumée, ce qui donne une texture mi-mi, au résultat mitigé pour moi. J’aurais préféré quelque chose d’un peu plus net! La crème se mangeait bien toute seule, en fait.

Le « petit café » (6€, tout de même), qui devait arriver tout de suite, arrive en fait après les desserts! Mignardises gentilles, sans plus.

Pas loin de 80€/personne pour ce déjeuner, un peu long, pas vraiment bouleversant dans l’assiette et surtout trop cher pour ce que c’est. Il faut dire qu’à 10€ la bouteille d’eau et 6€ le café et 8€ le verre de vin, on gonfle très vite la note de façon relativement stérile. C’est vrai que je n’ai plus l’habitude des bouteilles d’eau au restaurant, mais j’ai du mal à croire que 10€ pour 75cl d’Evian soit dorénavant la norme dans les restaurants parisiens. Et comme le reste n’avait rien d’extraordinaire, à part peut être le cadre, la prochaine fois, on fera non seulement des économies mais en plus on se fera vraiment plaisir au Passage de Senderens.

Rédigé par chrisos