Terrasses de cafés : boire, fumer, parler…oui, mais avec modération !

La récente adoption, par la Ville de Paris, d’un nouveau règlement sur les terrasses a relancé le débat autour de cette forme d’occupation du domaine public. Loin de faire l’unanimité, ces lieux de convivialité alimentent d’incessantes polémiques au plan local, qui tiennent parfois plus de la querelle de clocher que de la confrontation de points de vue argumentés… Pour mieux appréhender la nature de la bisbille, intéressons-nous aux parties en cause.Acteurs de premier plan : les associations de quartier. Représentant les riverains desdits espaces controversés, elles se plaignent du manque de civisme de leurs habitués et déplorent tout à la fois les nuisances sonores, la fumée intempestive des cigarettes, les jets de mégots sur la chaussée, les braséros polluants, l’encombrement des trottoirs et le caractère inesthétique des aménagements… Et s’il faut se battre l’été pour siroter un verre en terrasse, nul ne souhaite bien évidemment de telles installations en dessous de ses propres fenêtres.

Face aux « plaignants », sur le banc des accusés : les commerçants, restaurateurs ou cafetiers. Invoquant les répercussions économiques de l’interdiction de fumer dans les lieux publics sur leur activité, et surtout la demande de leur clientèle, ils sont de plus en plus nombreux à déposer une demande d’implantation de terrasse. S’il est vrai que certains abusent de ce droit et dépassent les limites de l’espace qui leur a été accordé, force est également de reconnaître que l’immense majorité se contente, en officiant sur le domaine public, d’exploiter une autorisation qui leur a été délivrée par les autorités municipales… et ce, moyennant le paiement annuel d’une redevance coûteuse.

On le comprend bien, la position des municipalités, prises entre ces intérêts divergents, n’est pas des plus confortables. Garantes de l’intérêt collectif, elles doivent assurer la qualité du cadre de vie tout autant que l’animation des quartiers et l’attractivité touristique de la Capitale. Comment alors concilier ce qui semble inconciliable ?

C’est la question à laquelle a tenté de répondre la CCIP dans un rapport de Monsieur Jacques Tardieu, adopté en mars 2010. Dans celui-ci, pas de solution toute faite mais des propositions pratiques pour parvenir à un « savoir-vivre ensemble », en bonne intelligence. Veiller au respect des autorisations d’implantation, protéger le cadre de vie en privilégiant le recours à des dispositifs de chauffage respectueux de l’environnement, ou encore élaborer des manuels du bruit pour sensibiliser les clients des établissements sont quelques-unes des pistes explorées par la CCIP.