Scénariste : Foerster
Dessinateur : Foerster
Parution : Octobre 2010
« La frontière »est un album édité chez « Quadrants ». Il est paru en octobre dernier. Son prix est dix-sept euros. L’histoire est composée d’environ soixante-dix pages. Le livre est d’excellente qualité. La couverture nous présente une jeune fille qui n’est pas là pour rigoler. Avec son look « cow-boy » elle nous menace avec son six-coup. Les décors sont désertiques. Elle est accompagnée de ce qui semble être la mort. L’auteur de cet opus est Foerster dont je n’avais jamais lu aucune œuvre. C’est suite à une critique élogieuse dans un magazine de bandes dessinées que je me suis procuré ce bouquin.
L’histoire nous plonge dans une diligence dans le Nouveau Mexique en 1893. Geronima Uranza est une adolescente à fleur de peau et reine du revolver. Fille du célèbre Billy the Kid, elle a pour objectif de libérer sa mère bloquée à Golden Spitten. Mais la tâche est compliquée. La ville est encerclée par une mystérieuse frontière apparue il y a quelques années. De plus, une fois cette dernière franchie, la vie est loin d’être rose dans cette cité dans laquelle tout semble régi par le tyrannique Claus Christmas…
Cet ouvrage est un « one shot ». Sa lecture ne nécessite donc pas de pré-requis. Il s’agit d’un récit qui mélange western, aventure et fantastique. Pour ainsi dire, l’histoire est haute en couleur. Elle s’adresse un public relativement large. Le scénario est assez original. En effet, la trame n’est pas prévisible et ravira les adeptes d’aventures hautes en couleur et en rebondissement.
Comme je le sous-entends, la trame est dense et rythmée. Dès les premières pages, l’action s’enclenche. Elle ne s’essouffle pas jusqu’au dénouement final. Les événements se succèdent à une fréquence soutenue. Cela rend notre lecture passionnante. On n’a pas le temps de s’ennuyer. L’histoire mélange plusieurs genres avec un certain talent. Tous les codes du western sont exploités. A ces derniers, il faut ajouter une dimension fantastique importante. Tout cela étant au service de la quête d’une fille qui veut sauver sa mère à tout prix. Tout ce beau monde fait que le scénario nous offre une lecture assez captivante.
La réussite résulte en grande partie de la galerie de personnages particulièrement fournie que nous rencontrons au cours de notre ballade dans cette ville particulière. Entre l’héroïne, le tyran, un noir vaudou cul-de-jatte, un shérif corrompu, un prêcheur lépreux et je vous en passe des plus gratinés… Cela donne une réelle ampleur à l’univers créé par l’auteur. Cela facilite notre immersion dans les lieux. On n’a aucun mal à se croire assis à une table du saloon à suivre les événements de près. De plus, on ressent une certaine empathie pour l’héroïne, on est curieux de savoir comment va-t-elle faire pour se réussir sa quête.
L’atmosphère du livre est donc assez originale. Entre les personnages particuliers, la narration très rythmée et des décors très réussis, le dépaysement est total. On prend vraiment plaisir à errer dans les rues et dans les différents lieux qui agrémentent le paysage local. Le fait que l’histoire s’étend sur soixante-dix pages fait qu’on a davantage le temps de prendre nos repères. Cela rend notre plongeon dans l’univers de l’auteur plus profond. Le voyage est donc très agréable.
Il est évident que les dessins participent activement à l’atmosphère générale. J’ai trouvé le style assez particulier bien que d’apparence classique. Il m’a fallu un petit peu de temps pour m’y habituer. Néanmoins, passé cette période de transition, je n’ai pas à regretter ma découverte. Les personnages sont aisément identifiables et très expressifs. Les couleurs sont variées et rendent les dessins assez chatoyants. J’ai également eu du mal à me faire au style de graphie des textes. Mais bon, comme pour tout, on s’y fait.
Au final, j’ai pris énormément de plaisir à lire cet album. L’histoire est prenante et plein de rebondissements. Le mélange des genres est intéressant et fait de cet ouvrage un opus très original. Découvrir « La frontière » est à faire dans le sens où il est toujours utile de se plonger dans des univers uniques et jamais exploités. Le résultat est plutôt réussi et devrait ravir une grande partie de ses lecteurs.
par Eric the Tiger
Note : 15/20