Luc Ferry sort jeudi son nouveau livre, «L’Anticonformiste». Rencontre
|Le Français est venu défendre à Genève cet ouvrage, où il déroule son «parcours de vie». «L’intelligencia parisienne me terrifie par son arrogance.»
© Odile Meylan | Luc Ferry donne souvent des conférences. Le voici en tribun à Lausanne en janvier 2009
ÉTIENNE DUMONT | 09.03.2011 | 16:30
Il est assis sur le canapé profond d’un hôtel genevois supposé cossu. Son interlocuteur vient de disparaître, après une ultime poignée de main. Luc Ferry sert bel et bien de représentant de commerce à son nouveau livre, «L’Anticonformiste», qui sort ce jeudi. Le philosophe et ancien ministre se ressemble. Excellent pour l’image. Il parle d’abondance. C’est moins bon pour le son. Comment noter ces phrases où Kant joue à cache-cache avec Nietzsche. Le Français, qui me qualifie de «jeune homme», cite en effet surtout des auteurs germaniques. «Il faut dire que j’ai fait mes études en Allemagne.»
Luc Ferry, c’est une trentaine de livres, souvent écrits en collaboration. Certains à scandale, comme le fut en son temps «La Pensée 68», qui dégonflait le mythe libertaire. D’autres à succès, dont «La Révolution de l’amour» en 2010. Le dernier en date se voit conçu sous forme d’entretiens avec la journaliste, «et docteur en philosophie» Alexandra Laignel-Lavastine. Une dame intervenant peu et contredisant encore moins. «Elle ne se situe pas dans l’agressivité, ce qui me fait grand plaisir. Je préfère travailler dans l’empathie.» Précisons aussi qu’Alexandra n’a pas le sens de l’élagage. Quatre cents pages avec des redites, c’est tout de même beaucoup !
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